France: Plongeon record du PIB au deuxième trimestre, pas de retour au niveau d’avant-crise à court terme
PARIS (Reuters) – L’économie française a connu un plongeon record au cours d’un deuxième trimestre marqué par un mois et demi de quasi-paralysie de l’activité sous l’effet du confinement et ne devrait pas retrouver son niveau d’avant-crise avant 2022, malgré le fort rebond attendu au troisième trimestre.
Selon une première estimation publiée vendredi par l’Insee, le produit intérieur brut (PIB) de la France a connu un trou d’air d’une ampleur inédite, de 13,8%, sur la période avril-juin.
« C’est un chiffre sévère, mais c’est un chiffre moins sévère que prévu », a noté le ministre de l’Economie Bruno Le Maire sur CNEWS.
« Ça prouve que nous ne sommes pas impuissants face à la crise », s’est-il félicité, en estimant que les mesures de soutien à la demande et le plan de relance qui sera présenté le 25 août, permettraient peut-être de « faire mieux » que la contraction de 11% du PIB prévue par le gouvernement pour l’ensemble de l’année.
Avec ce troisième trimestre d’affilée de contraction, l’économie française s’enfonce encore plus dans la récession (définie comme deux trimestres consécutifs de baisse du PIB).
Le PIB avait déjà reculé de 0,2% au quatrième trimestre 2019 avec les grèves dans les transports lors de la contestation contre la réforme des retraites. L’Insee a par ailleurs revu l’ampleur de la contraction du premier trimestre 2020 (déjà marqué par le début du confinement) à -5,9% contre -5,3% auparavant.
EFFET D’UNE ÉVENTUELLE DEUXIÈME VAGUE ?
La plongeon spectaculaire de l’économie française au deuxième trimestre s’avère cependant moins marqué qu’attendu par les économistes interrogés par Reuters, qui tablaient en moyenne sur une contraction de 15,3% du PIB. A la mi-juin, l’Insee avait évoqué une prévision de -17%.
Il s’inscrit en revanche en ligne avec la dernière prévision de -14% de la Banque de France, publiée au début du mois.
Si les économistes s’attendent à un net rebond au troisième trimestre, ils estiment que l’économie française ne renouera pas avec son niveau d’avant crise avant 2022, en particulier si de nouvelles restrictions sont instaurées sur fond de reprise épidémique dans le pays.
Dans une étude publiée au début du mois, l’Insee a estimé que le rebond du PIB pourrait s’élever à 19% au troisième trimestre, avec une contraction attendue à 9% sur l’ensemble de l’année.
« Les chiffres du troisième trimestre mécaniquement vont afficher un rebond (…) mais le vrai sujet c’est qu’on ne reviendra pas au niveau d’avant-crise avant 2022 en France », a souligné sur Europe 1 Ludovic Subran, chef économiste d’Allianz.
« Mais c’est à peu près pareil dans tous les pays (…) donc il ne faut pas non plus s’autoflageller », a-t-il ajouté.
L’Allemagne, première économie de la zone euro, où le confinement a été moins sévère, a de son côté enregistré une contraction de 10,1% de son PIB au deuxième trimestre, sa plus forte baisse depuis 1970.
UNE ÉPARGNE À MOBILISER
« Il faudra des années pour que le rattrapage soit complet », a observé dans une note Julien Manceaux, économiste senior chez ING.
Pour l’instant, le rebond prévu pour le troisième trimestre a déjà commencé à s’amorcer.
« La levée progressive des restrictions (a) conduit à une reprise graduelle de l’activité économique aux mois de mai puis de juin, après le point bas atteint en avril », souligne l’Insee.
La consommation des ménages en biens, traditionnel moteur de l’économie française resté grippé sur la première partie de l’année du fait du confinement, a dépassé en juin son niveau de février, avant l’émergence de la crise sanitaire (+2,3% en volume), précise l’Insee dans une note distincte.
Mais le bond du taux d’épargne des ménages à un niveau record de 19,6% au deuxième trimestre fait craindre qu’ils ne restent frileux, d’autant plus que les inquiétudes sur le chômage restent élevées.
« Je comprends parfaitement les inquiétudes des Français (…) mais la meilleure façon de sortir vite de cette crise économique, c’est d’avoir aussi des Français qui consomment » et dépensent leur épargne, a plaidé Bruno Le Maire sur CNEWS en réaffirmant que le gouvernement n’augmenterait pas les impôts.
Au cours du deuxième trimestre, le plongeon du PIB a principalement été alimenté par la chute de la demande intérieure finale (-12 points), avec une contribution également négative pour le commerce extérieur (-2,3 points), tandis que la contribution de la variation des stocks des entreprises, très volatile, s’est établi à +0,6 point.
(Myriam Rivet, édité par Nicolas Delame)
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