France: Philippe élu au Havre, son sort entre les mains de Macron
PARIS (Reuters) – Edouard Philippe, dont la cote de popularité au niveau national s’est envolée pendant l’épidémie de coronavirus, a conforté encore dimanche sa position en remportant la mairie du Havre (Seine-Maritime), ville qu’il a dirigée de 2010 à 2017 avant d’être nommé à Matignon.
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Le sort du Premier ministre, qui avait prévenu qu’il resterait en cas de victoire au gouvernement tant qu’Emmanuel Macron le jugerait utile, est désormais entre les mains du chef de l’Etat qui pourrait remanier son équipe dans les deux prochaines semaines en vue de l’élection présidentielle de 2022.
Emmanuel Macron a eu Edouard Philippe au téléphone pour le féliciter de « sa belle victoire » et les deux hommes se verront en tête-à-tête lundi matin, avant l’échange entre le chef de l’Etat et les membres de la convention citoyenne pour le climat, a fait savoir l’Elysée.
En cas de maintien d’Edouard Philippe à Matignon, les clefs de l’Hôtel de Ville du Havre pourraient être confiées à Jean-Baptiste Gastinne, qui assure déjà l’intérim depuis la démission de Luc Lemonnier en 2019.
« Au Havre, les résultats sont nets », a estimé le chef du gouvernement, qui a remporté 58,8% des voix face à la liste conduite par le candidat communiste Jean-Paul Lecoq.
« C’est à la fois un acte de confiance et une responsabilité exceptionnelle qu’il faut prendre très au sérieux et que évidemment nous allons tous prendre très au sérieux », a ajouté Edouard Philippe, qui à 49 ans est parvenu comme son mentor Alain Juppé il y a vingt-cinq ans à remporter une élection municipale tout en étant à Matignon. « Ici au Havre on est heureux ».
« POINT DE REPÈRE »
Donné favori en dépit d’une campagne électorale perturbée en mars par les opposants à la réforme des retraites puis plus récemment par l’épidémie de coronavirus, le chef du gouvernement avait multiplié ces dernières semaines ses déplacements dans la cité portuaire de 170.000 habitants.
L’enjeu était de taille. Une défaite à un scrutin local aurait considérablement assombri l’avenir politique du Premier ministre à l’heure où un remaniement de l’équipe gouvernementale est annoncé comme imminent – d’ici au 14 juillet.
A l’Elysée, où depuis le début du quinquennat on insiste sur le fait qu’il n’y a pas une « feuille de papier à cigarette » entre les deux hommes, rien ne filtre sur la décision que pourrait prendre Emmanuel Macron concernant Edouard Philippe.
Faute d’indication claire des intentions du chef de l’Etat, les rumeurs se sont multipliées ces dernières semaines sur les changements qui pourraient être opérés au sein de l’équipe gouvernementale.
Le nom du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a notamment refait surface comme possible remplaçant d’Edouard Philippe tout comme celui du locataire de Bercy Bruno Le Maire – mais ce dernier a assuré ne pas « être intéressé par Matignon ».
Décrié par certains qui décrivent Edouard Philippe comme « usé et fatigué », le maintien du Premier ministre, issu des rangs de la droite, à Matignon est mis en avant par d’autres en vue de 2022.
Il ne faut pas oublier à « quel point il est, auprès de tout un électorat de centre droit, perçu comme un point de repère », a prévenu cette semaine l’ancien conseiller politique et proche d’Edouard Philippe, Gilles Boyer. « Et ce sera très important en 2022 ».
(Marine Pennetier, édité par Blandine Hénault)
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