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Forte participation au référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie

PARIS/MELBOURNE (Reuters) – Les habitants de la Nouvelle-Calédonie ont participé massivement au deuxième référendum sur l’indépendance, dimanche, deux ans après l’échec d’un premier scrutin visant à faire sortir l’île du Pacifique Sud de l’orbite de la France.

Un peu plus de 180.000 électeurs inscrits étaient invités à répondre à la question suivante: « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ».

Le taux de participation s’élevait à 79,63% à une heure de la fermeture des bureaux de vote à 09h00 (07h00 GMT), en hausse de six points par rapport à 2018, a annoncé le Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie. Il était déjà en hausse de huit points à la mi-journée.

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Les premiers résultats du scrutin devraient être connus en fin de matinée. Le président français Emmanuel Macron a prévu de s’exprimer à la mi-journée depuis l’Elysée.

Le référendum s’est déroulé sans incident. Pour garantir l’ordre public, l’Etat avait envoyé plus de 350 gendarmes pour appuyer les unités sur place.

Etape majeure du processus de décolonisation de cet archipel de 240.000 habitants situé à 1.200 km à l’est de l’Australie et à 17.000 km de Paris, la tenue de ce référendum s’inscrit dans le cadre de l’accord de Nouméa conclu en 1998.

Lors du premier référendum d’autodétermination du 4 novembre 2018, le « non » à l’indépendance l’avait emporté avec 56,7% des voix, mais l’accord autorisait la tenue de ce deuxième scrutin, voire d’un troisième d’ici à 2022 si le « non » l’emporte à nouveau et à condition qu’un tiers des 54 membres du Congrès local se prononce en ce sens.

Les discussions sur l’avenir de l’île ont commencé en 1988 après une décennie de conflits et de violences séparatistes qui ont culminé avec la prise d’otages d’Ouvéa, au cours duquel 19 Kanaks et deux soldats furent tués les 4-5 mai 1988, puis, un an plus tard, avec l’assassinat du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou et de son bras droit au FLNKS Yéwéné Yéwéné lors de la commémoration du drame d’Ouvéa.

Une première étape a été franchie en 1988 avec les Accords Matignon-Oudinot. Signés par les partis indépendantistes, les partis loyalistes et l’État français, ils ont créé trois provinces et marqué une reconnaissance officielle du peuple kanak.

Dix ans plus tard, l’accord de Nouméa a fait de l’archipel une collectivité d’outre-mer à statut particulier et encadré les consultations à venir.

Une victoire du « oui » à l’indépendance enclencherait « le transfert à la Nouvelle-Calédonie des compétences régaliennes, l’accès à un statut international de pleine responsabilité et l’organisation de la citoyenneté en nationalité ».

(Tangi Salaün à Paris, Lidia Kelly à Melbourne)

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