Erdogan propose sa médiation entre l’Ukraine et la Russie
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KIEV (Reuters) – Le président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé jeudi, lors d’une visite à Kiev, de jouer les médiateurs dans la crise entre l’Ukraine et la Russie, une initiative saluée par son homologue ukrainien Volodimir Zelenski.
Au risque d’irriter Moscou, le chef de l’Etat ukrainien s’est également félicité d’un accord qui permettra aux usines ukrainiennes de produire des drones turcs déjà déployés par les forces gouvernementales face aux séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.
Les deux pays riverains de la mer Noire ont également signé un accord de libre-échange et d’autres documents mais les deux dirigeants, qui se sont entretenus au palais Mariinsky, sont restés avares en détails sur leurs discussions à propos de la Russie et n’ont répondu à aucune question.
« Je voudrais remercier le président Erdogan pour son initiative de devenir médiateur entre l’Ukraine et la Russie sur les moyens de mettre fin à la guerre », a déclaré Zelenski.
« Aujourd’hui », a-t-il ajouté dans le même temps, « nous avons signé un accord qui augmentera significativement la production de drones Bayraktar. »
« Ce sont de nouvelles technologies, de nouveaux emplois, qui renforceront les capacités de défense de l’Ukraine », a-t-il dit.
Interrogé par Reuters, le ministre ukrainien de la Défense, Oleksii Reznikov, a déclaré que cet accord sur les drones visait à « créer des conditions favorables pour la construction par le fabricant turc d’une usine de drones en Ukraine afin que nous puissions bâtir une ligne entière de production et obtenir leur technologie avancée ».
« NE PAS JETER D’HUILE SUR LE FEU »
Avant Erdogan, les dirigeants britannique, polonais et néerlandais se sont déjà rendus à Kiev pour manifester leur solidarité avec l’Ukraine dans sa confrontation avec Moscou.
La Turquie entretient d’assez bonnes relations tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie mais promet de prendre toutes les mesures nécessaires en tant que membre de l’Otan en cas d’agression russe.
« Notre visite intervient à un moment sensible. Je veux dire ici que nous continuons à soutenir la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, y compris en Crimée », a déclaré Tayyip Erdogan, en référence à la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
« J’ai souligné à nouveau lors de notre entretien aujourd’hui que nous pouvons accueillir avec plaisir un sommet au niveau des dirigeants ou au niveau technique. La Turquie, plutôt que de jeter de l’huile sur le feu, agit avec la volonté de trouver les moyens de réduire les tensions », a ajouté le président turc.
Selon des sources diplomatiques turques, l’idée d’une médiation d’Ankara serait plutôt bien accueillie par les deux parties.
La Turquie a désapprouvé les menaces de sanctions brandies par les autres membres de l’Otan en réponse à une éventuelle incursion militaire russe.
Tout en coopérant avec Moscou dans les secteurs de la défense ou de l’énergie, la Turquie s’est en revanche opposée à la Russie sur les terrains syrien ou libyen.
(Reportage Orhan Coskun, Tuvan Gumrukcu, Ece Toksabay à Ankara; Pavel Polityuk, Natalia Zinets et Matthias Williams à Kiev; version française Jean-Stéphane Brosse)
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