Des pays de l’Union européenne envisagent d’interdire aux bateaux russes d’y accoster
par Jonathan Saul, Stine Jacobsen et Elizabeth Pineau
LONDRES/COPENHAGUE/PARIS (Reuters) – Des pays de l’Union européenne envisagent d’interdire aux bateaux russes d’entrer dans les ports du bloc communautaire, ont déclaré des représentants européens, une mesure qui s’ajouterait à l’exclusion de la Russie du trafic aérien et entraverait davantage les livraisons commerciales russes.
Une décision en ce sens a été prise lundi par la Grande-Bretagne, qui interdit désormais l’entrée dans les ports britanniques à tout navire détenu, opéré, contrôlé ou encore affrété par des entités russes.
Le Canada a fait savoir mardi qu’il fermerait cette semaine l’accès à ses ports aux navires détenus par des Russes, après avoir annoncé lundi qu’il stoppait les importations de brut russe.
Alors que l’approvisionnement en pétrole est restreint à travers le monde, empêcher l’entrée de pétroliers russes constitue un défi pour l’Europe, qui a imité les Etats-Unis en imposant un éventail de sanctions contre la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine lancée la semaine dernière.
Une potentielle fermeture des ports européens aux navires russes a été discutée dimanche lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, a rapporté le ministère danois des Affaires étrangères.
« Le Danemark travaille activement avec l’UE pour prendre une décision commune pour fermer ses ports aux navires russes », a-t-il dit dans un commentaire transmis par courriel à Reuters.
« Nous avons déjà décidé de fermer l’espace aérien danois aux appareils russes. En parallèle, nous sommes disposés à étudier de nouvelles initiatives en collaboration avec nos partenaires européens », a ajouté le ministère.
A Paris, une source gouvernementale a déclaré à Reuters que les Vingt-Sept travaillaient sur des sanctions supplémentaires contre la Russie et que la fermeture des ports aux bateaux russes était une possibilité.
Cette source a ajouté toutefois que toute nouvelle mesure européenne devait impacter la Russie « proportionnellement beaucoup plus » que les économies du bloc communautaire.
La Grèce mettra en oeuvre « toute décision prise par la Commission européenne sur cette question », a indiqué un représentant du gouvernement à Athènes.
Notant qu’il n’y avait pour l’heure aucune interdiction de la sorte, un porte-parole de la Commission européenne a déclaré que Bruxelles « continue de travailler sur des sanctions supplémentaires, qui seront annoncées en temps voulu ».
Le Parlement européen a voté dans la journée une résolution non-contraignante appelant à des sanctions supplémentaires contre la Russie, dont la fermeture des ports européens aux navires russes et aux navires à destination ou en provenance de Russie, sauf pour des motifs humanitaires.
En annonçant lundi la fermeture de son espace aérien aux appareils russes, l’Espagne a indiqué avoir proposé des mesures similaires contre le secteur maritime. Le ministère espagnol des Transports a dit envisager d’interdire aux bateaux russes d’accéder aux ports du pays, voire même de les empêcher de naviguer dans les eaux espagnoles.
(Reportage Jonathan Saul à Londres, Elizabeth Pineau à Paris, Isla Binnie à Madrid, Stine Jacobsen à Copenhague, Kate Abnett à Bruxelles, Jan Schwartz à Hambourg; version française Jean Terzian, édité par Matthieu Protard)
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