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Début de réouverture en ordre dispersé des frontières en Europe

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par Philip Blenkinsop et Isla Binnie

BRUXELLES (Reuters) – Plusieurs pays ont commencé lundi à rouvrir leurs frontières intra-européennes dans un contexte de ralentissement de la pandémie liée au nouveau coronavirus après trois mois de confinement, mais la liberté de circulation n’est pas encore totale dans l’espace Schengen du fait de la persistance de mesures de restriction dans certains pays.

Dans le village belge de Macquenoise, en lisière de la frontière française, les bureaux de tabac ont vu les ressortissants français affluer pour profiter à nouveau des tarifs moins élevés.

« Ça vaut le déplacement », a déclaré Nadège Caplain, venue de chez elle, à 100 km de là, pour faire des provisions de cigarettes pour elle et sa famille.

La ruée des touristes allemands vers le Danemark voisin a provoqué un bouchon de huit kilomètres, tandis que des Italiens ont fait une incursion en France pour acheter des tickets de grattage de loterie.

RESTRICTIONS SPÉCIFIQUES

La Commission européenne a recommandé la semaine dernière aux Etats membres de l’espace Schengen de lever ce lundi les contrôles à leurs frontières intérieures, en espérant préparer la voie à une réouverture graduelle aux pays tiers, évolution cruciale pour relancer le secteur du tourisme pendant la période estivale.

Mais certains pays ont maintenu des restrictions spécifiques et la libre circulation n’est pas encore de mise pour les 420 millions d’habitants de l’espace Schengen (qui intègre 22 Etats membres de l’Union européenne ainsi que l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la Suisse).

L’Espagne, qui figure parmi les pays européens les plus touchés par la crise sanitaire, n’accueillera pas de touristes étrangers avant le 21 juin, à l’exception de programmes pilotes pour des touristes allemands dans les Baléares.

Un groupe de vacanciers patientait ainsi lundi matin à l’aéroport de Düsseldorf pour embarquer à bord d’un vol affrété par l’opérateur TUI à destination de Majorque. « C’est plus calme que d’habitude », a déclaré l’un d’eux derrière son masque, en se réjouissant de pouvoir de nouveau voyager.

La France, qui a levé ce lundi l’ensemble des restrictions à ses frontières intra-européennes, a cependant maintenu des mesures de réciprocité avec l’Espagne, dont la frontière restera fermée jusqu’au 21 juin ainsi qu’avec le Royaume-Uni, dont les ressortissants se verront inviter à observer une quatorzaine à leur arrivée, en réponse à la quarantaine imposée aux visiteurs par le gouvernement britannique.

De son côté, la Grèce a autorisé davantage de vols internationaux (à l’exception du Royaume-Uni et de la Turquie), mais les passagers arrivant de zones considérées comme présentant un risque élevé seront aléatoirement soumis à des tests, avec une quarantaine allant jusqu’à deux semaines en fonction des résultats.

UNE PLATEFORME POUR S’Y RETROUVER

Dans d’autres pays, les déplacements sont conditionnés au lieu de résidence et à la destination.

La République tchèque a ainsi mis en place un système de signalisation tricolore qui interdit l’entrée des voyageurs en provenance de pays classés « orange » ou « rouge », comme le Portugal et la Suède, par exemple.

Le Danemark, la Finlande et la Norvège, qui ont rouvert leurs frontières communes, refusent en revanche l’entrée sur leur territoire aux voyageurs en provenance de Suède, où le taux de contamination par le coronavirus est bien plus élevé, alors que le pays est l’un des rares en Europe à n’avoir pas opté pour un confinement total de la population.

Avant la crise, 3,5 millions de personnes en moyenne traversaient les frontières interne de l’UE chaque jour, dont 1,7 million de travailleurs transfrontaliers selon un rapport du Parlement européen publié en 2019.

Pour aider les voyageurs à planifier leurs déplacements en fonction des mesures parfois diverses prises à l’échelle nationale, la Commission européenne a lancé lundi une plateforme interactive en ligne baptisée « Re-Open EU » (Rouvrir l’UE-NDLR).

(Avec Clara-Leila Laudette à Madrid, Catarina Demony à Lisbonne, Pascal Rossignol à la frontière franco-belge à Macquenoise, Jan Lopatka à Prague et Andreas Mortensen à Copenhague; version française Myriam Rivet, édité par Jean-Michel Bélot)

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