Brexit: Londres demande une longue « période de grâce » pour l’Irlande du Nord
LONDRES (Reuters) – Le gouvernement britannique a demandé mercredi à l’Union européenne une prolongation jusqu’en 2023 de la « période de grâce » sur les contrôles douaniers effectués sur les marchandises échangées entre l’Irlande du Nord et le reste du Royaume-Uni afin d’atténuer l’impact du Brexit sur la province.
Londres souhaite également que soient mises en oeuvres des solutions politiques urgentes face aux problèmes posés par les règles post-Brexit.
« Ce qu’il faut maintenant, ce sont des solutions politiques et non techniques », écrit le ministre chargé de la coordination de l’action gouvernementale Michael Gove, dans une lettre adressée au vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic.
« Les dispositions qui s’appliquent actuellement aux supermarchés et à leurs fournisseurs doivent être prorogées jusqu’au 1er janvier 2023 au moins. L’éligibilité à ces dispositions doit également être adaptée afin que toutes les entreprises et services locaux concernés puissent être inclus comme négociants agréés », poursuit la lettre.
La période de grâce sur les contrôles effectués sur les produits alimentaires acheminés par les chaînes de supermarchés et certains grossistes de la Grande-Bretagne vers l’Irlande du Nord doit expirer en principe à la fin du mois de mars, conformément à l’accord de Brexit conclu entre Londres et Bruxelles.
Lors d’une réunion avec Michael Gove, Maros Sefcovic a réclamé une « application rigoureuse » du protocole nord-irlandais, selon la vice-Première ministre nord-irlandaise et membre du Sinn Féin Michelle O’Neill.
Interrogé par la RTE, la radio-télévision publique irlandaise, Maros Sefcovic a estimé que les problèmes liés au Brexit et à l’Irlande du Nord pouvaient être pleinement résolus grâce aux flexibilités contenues dans l’accord conclu entre l’UE et le Royaume-Uni.
Réagissant à la lettre de Michael Gove, l’Irlande a de son côté déclaré soutenir la demande britannique en faveur d’une prolongation de la période de grâce, alors que la tension est montée dans les ports d’Irlande du Nord.
De nombreux unionistes s’opposent farouchement aux nouvelles barrières douanières introduites entre la province britannique nord-irlandaise et le reste du Royaume-Uni dans le cadre du protocole sur l’Irlande du Nord, un accord distinct associé au Brexit.
« Du point de vue irlandais, nous souhaitons ici une certaine souplesse dans la mesure du possible », a déclaré le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, à la chaîne de télévision RTE.
(Estelle Shirbon et William James, avec Graham Fahy à Dublin; Kate Holton, Liz Piper et Sarah Young à Londres, Jan Strupczewski à Bruxelles; Version française Bertrand Boucey, Claude Chendjou et Jean-Stéphane Brosse)
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