Boris Johnson sous pression pour des déclarations jugées calomnieuses contre Starmer
LONDRES (Reuters) – Le Premier ministre britannique Boris Johnson fait face mardi à de nouvelles pressions après ses déclaration jugées calomnieuses à l’encontre du chef du parti travailliste britannique Keir Starmer.
Faites un don au Journal Chrétien pour nous permettre de produire plus de vidéos comme celle-ci.
Boris Johnson est sous le feu des critiques à la suite du scandale des fêtes au 10, Downing Street qui a plongé le gouvernement dans la tourmente.
En présentant ses excuses au Parlement pour ces fêtes le 31 janvier, il avait déclaré que Keir Starmer, lorsqu’il était directeur des poursuites publiques (DPP), n’avait pas poursuivi Jimmy Savile, une star de la télévision décédée et accusée de pédophilie.
Lundi, Keir Starmer a été conspué par des manifestants qui l’ont encerclé après un rassemblement contre la vaccination contre le COVID-19.
« Il est vraiment important pour notre démocratie et pour sa sécurité que les calomnies à son encontre soient retirées dans leur intégralité », a déclaré le député conservateur Julian Smith.
Un autre législateur conservateur, Roger Gale, estime honteuse la façon dont Keir Starmer a été traité. « Je crains que cela ne soit le résultat direct d’un relâchement dans l’hémicycle ».
Cette querelle risque de saper davantage l’autorité de Boris Johnson, qui s’efforce de remanier son équipe.
Jimmy Savile, un animateur de télévision et de radio de la BBC qui n’a jamais été poursuivi malgré plusieurs enquêtes de police, est mort en 2011, à l’âge de 84 ans. C’est après son décès qu’ont été révélés des abus sur des centaines de victimes, principalement des enfants. La plus jeune victime était un garçon de 8 ans.
CONSÉQUENCES INVOLONTAIRES
Si les partisans de Boris Johnson on déclaré que le comportement des manifestants était inacceptable, ils estiment que c’est aller trop loin que de rejeter la responsabilité de leurs actions sur le Premier ministre.
L’époux de Jo Cox, une législatrice britannique poignardée à mort quelques jours avant le référendum de 2016 sur le Brexit, a mis en garde contre les conséquences de tels propos.
« Lorsque vous lancez des accusations de personnes protégeant des pédophiles ou ne bougeant pas contre les pédophiles, cela crée une viscéralité du débat et une violence de la réaction émotionnelle », a déclaré Brendan Cox à la radio BBC.
Boris Johnson a clarifié ses remarques le 3 février, disant qu’il n’avait pas voulu laisser entendre que Keir Starmer avait personnellement échoué à poursuivre l’un des délinquants sexuels les plus notoires de Grande-Bretagne.
« Je ne pense pas qu’il ait justifié, provoqué ou incité de quelque manière que ce soit le harcèlement et l’intimidation terribles et totalement inacceptables du chef de l’opposition », a déclaré Chris Philp, ministre britannique de la technologie et de l’économie numérique, à Sky.
La clarification de Boris Johnson n’a pas satisfait Munira Mirza, sa responsable politique qui travaillait avec lui depuis 14 ans, et l’a poussée à quitter son poste la semaine dernière.
Le ministre des Finances, Rishi Sunak, a également déclaré qu’il n’aurait pas fait une telle remarque.
(Reportage Muvija M, rédigé par Guy Faulconbridge; version française Kate Entringer)