Agnès Buzyn regrette la « mascarade » des municipales
PARIS (Reuters) – L’ancienne ministre de la Santé devenue candidate à la mairie de Paris, Agnès Buzyn, dit avoir prévenu dès janvier l’exécutif de la gravité de l’épidémie de coronavirus, qui pourrait faire selon elle « des milliers de morts » en France.
Dans un entretien au Monde accordé lundi, au lendemain du premier tour des élections municipales qui l’a placée en troisième position, celle qui a oeuvré sous l’étiquette La République en marche avoue avoir difficilement vécu la campagne électorale au regard de la gravité de la pandémie.
Agnès Buzyn fait part des doutes qui l’ont assaillie au moment de remplacer au pied levé Benjamin Griveaux il y a un mois pour briguer la mairie de Paris, après l’abandon de ce dernier à la suite de la diffusion de vidéos à caractère sexuel. Emmanuel Macron était alors intervenu pour la convaincre.
« Quand j’ai quitté le ministère, je pleurais parce que je savais que la vague du tsunami était devant nous. Je suis partie en sachant que les élections n’auraient pas lieu », déclare Agnès Buzyn, qui a mené à Paris la première campagne politique de sa carrière.
Après avoir réuni 17,6% des voix, loin derrière la maire socialiste sortante Anne Hidalgo (29,3%) et la candidate Les Républicains Rachida Dati (22,7%), Agnès Buzyn a suspendu lundi sa campagne pour le second tour, qui a d’ailleurs été reporté sine die par le président de la République en raison de la pandémie qui oblige les Français à rester chez eux.
« ON AURAIT DÛ TOUT ARRÊTER »
« Depuis le début je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus », déclare Agnès Buzyn au Monde. « On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade. La dernière semaine a été un cauchemar. J’avais peur à chaque meeting. J’ai vécu cette campagne de manière dissociée. »
Dans un communiqué en forme de mise au point, Agnès Buzyn dit regretter la « tonalité » de l’article du Monde et explique avoir utilisé le terme « mascarade » pour désigner « le fait de débuter des discussions de fusions de listes électorales dans le contexte que l’on connaît. »
Sur France 2, le Premier ministre, Edouard Philippe, a confirmé dans la soirée qu’Agnès Buzyn avait effectivement alerté dès le mois de janvier sur le sérieux de l’épidémie en Chine et, a-t-il ajouté, c’est pour cela qu’un certain nombre de réunions ont été organisées dès le mois de janvier. Mais il a indiqué que les avis divergeaient alors sur ce que serait l’évolution de l’épidémie.
Quant au maintien du premier tour des élections municipales, dimanche dernier, le chef du gouvernement a déclaré que cette décision était « fondée sur des motifs scientifiques » et « parfaitement assumée ».
« On ne peut pas lorsqu’on est un responsable politique dans une démocratie décider seul la veille d’une élection ou trois jours avant l’élection d’interrompre un processus démocratique », a-t-il poursuivi.
« Imaginez ce que les Françaises et les Français, les candidats, les forces politiques auraient dit si samedi nous avions interrompu un processus électoral, qui s’est d’ailleurs déroulé dans de bonnes conditions, alors que d’autres Françaises et Français allaient se promener librement dans les jardins, sur les plages, dans les villes », a-t-il ajouté.
Médecin de formation, Agnès Buzyn raconte dans Le Monde avoir prévenu dès janvier en tant que ministre le Directeur général de la santé, le chef de l’Etat et le Premier ministre, au regard de la situation en Chine où l’épidémie de coronavirus était alors grandissante. Elle dit craindre « des milliers de morts » en France.
Dans son communiqué de mardi, l’ancienne ministre confirme ses mises en garde « depuis le premier jour parce que c’était mon rôle » et avoir reçu « le soutien immédiat du président de la République. »
Interrogée mardi sur les propos de l’ancienne ministre, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a salué « l’engagement » d’Agnès Buzyn en tant que ministre ayant eu la « responsabilité de mettre en place les premiers éléments d’organisation autour de la gestion de cette crise avant de renoncer à ses fonctions ministérielles. »
Alors que des voix se sont élevées pour reporter le premier tour des élections municipales du 15 mars, Sibeth Ndiaye a défendu la stratégie du gouvernement face à la pandémie qui a fait selon un dernier bilan au moins 148 morts et plus de 6.600 cas confirmés.
« Notre volonté a toujours été de nous mettre dans une stratégie de graduation qui est alimentée depuis plusieurs semaines par la connaissance scientifique que nous avons du Covid-19 », a-t-elle souligné lors du compte rendu du conseil des ministres.
(Elizabeth Pineau avec Marine Pennetier, édité par Jean-Michel Bélot et Henri-Pierre André)
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