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A Mossoul, ancien fief de Daech, Macron plaide pour le dialogue

MOSSOUL, Irak (Reuters) – Bâtir des écoles et promouvoir le dialogue entre les religions est « encore plus important que d’envoyer des soldats » pour lutter contre le terrorisme, a déclaré dimanche Emmanuel Macron lors d’une visite à Mossoul, ancien fief de l’organisation Etat islamique (Daech) dans le nord de l’Irak.

Au lendemain de sa participation à une conférence régionale sur la sécurité à Bagdad, le président français a effectué une visite chargée de symboles dans ce qu’il a qualifié de « ville martyre », « coeur de ce qu’a été le califat territorial de Daech et aussi le coeur de la bataille de la libération ».

« C’est la ville qui a porté tous les dialogues culturels et religieux (…) et ça n’est pas un hasard si elle a été ainsi prise pour cible », a-t-il dit. « Etre ici, quelques années après (…) c’est dire que la communauté internationale n’oublie pas. »

Emmanuel Macron s’exprimait à la sortie d’une visite de la grande mosquée al Nouri, d’où le chef de l’EI, Abou Bakr al Baghdadi, avait proclamé en 2014 la création d’un califat. Cette mosquée sunnite est en cours de rénovation après avoir été détruite en 2017 par les djihadistes de l’EI avant leur défaite militaire face aux forces irakiennes appuyées par une coalition internationale.

Le président français a auparavant dialogué avec des représentants des chrétiens d’Orient dans l’église Notre-Dame de l’Heure, qui fut elle aussi détruite par l’EI lors de leur mainmise sur la ville. Samedi, il s’était rendu dans un mausolée chiite à Bagdad.

La multiplication de ces rencontres avec les différentes communautés d’Irak vise pour le président français à mettre en avant les remèdes qui selon lui permettent de lutter contre les « racines profondes » de mouvements tels que l’EI.

« La situation reste très difficile et très fragile, il y a encore des groupes terroristes mais je crois que notre rôle aux côtés du gouvernement irakien (…) c’est d’essayer de prévenir les causes et que cela ne se reproduise pas », a-t-il dit, en insistant sur l’éducation, la lutte contre la corruption, le développement économique et la connaissance et le respect mutuels entre communautés.

C’est le « coeur de la bataille contre le terrorisme », a insisté Emmanuel Macron. « C’est encore plus important que d’envoyer des soldats. »

« On va rouvrir des écoles (…) on contribue à rebâtir des églises, des mosquées et nous allons accompagner l’ensemble des communautés dans leur travail », a-t-il déclaré.

« C’est le défi de toute la région, c’est de ne pas être pris dans le piège de la haine, de la défiance et du désespoir. »

(Reportage Manuel Ausloos, rédigé par Bertrand Boucey)

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