Macron annonce un plan et une loi pour lutter contre l’islam radical
par Elizabeth Pineau
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PARIS (Reuters) – Le président Emmanuel Macron a présenté vendredi un plan visant à lutter contre « l’islamisme radical », qui passera par la rédaction d’un projet de loi pour contrer ceux qui veulent « nier les lois de la République » au nom de la religion.
Lors d’un discours aux Mureaux (Yvelines), le chef de l’Etat a annoncé un renforcement du contrôle des associations, l’interdiction de l’école à la maison sauf pour raisons de santé et une réforme de la formation des imams qui prêchent en France.
« Force est de constater qu’il y a un islamisme radical qui conduit à nier les lois de la République, qui conduit à banaliser la violence et qui a conduit certains de nos citoyens, de nos enfants, à choisir le pire », a dit le président. « Notre défi est de lutter contre la dérive de certains au nom de la religion, en veillant à ce que ne soient pas visés ceux qui veulent croire en l’islam et sont pleinement citoyens de notre République ».
Les décisions prises, fruit de trois ans de travaux et qui font encore l’objet d’un examen juridique, seront notamment contenues dans un projet de loi présenté en conseil des ministres 9 décembre, en vue d’un examen à l’Assemblée début 2021.
« Il y aura un projet de loi qui, 115 ans après l’adoption définitive de la loi de 1905, visera à renforcer la laïcité, à consolider les principes républicains », a dit le chef de l’Etat.
Le projet de loi encadrera mieux les associations, qui devront signer une charte relative à la laïcité pour obtenir des subventions. Celles coupables d’atteinte à la dignité de la personne ou de pression psychologique ou physique pourront être dissoutes.
Les préfets pourront prendre le relais des maires pour répondre à problèmes spécifiques tels que l’accès mixte aux piscines et les menus confessionnels dans les cantines.
LAÏCITÉ DANS LES SERVICES PUBLICS
Pour mettre fin à certaines dérives en matière de laïcité et d’égalité femmes-hommes, notamment dans les transports, le président a annoncé que l’obligation de neutralité applicable aux agents publics serait étendue aux salariés des entreprises délégataires.
Au chapitre éducatif, il a décrété l’instruction obligatoire dès trois ans à la rentrée 2021 afin de lutter contre le phénomène de déscolarisation d’enfants soumis à un « enseignement radical, non républicain ». L’école à domicile sera strictement limitée aux impératifs de santé.
Le président a aussi encouragé l’enseignement de la langue arabe à l’école afin qu’il ne soit pas seulement assuré par des associations.
Emmanuel Macron a confirmé la fin du système de formation des imams à l’étranger et prôné un meilleur contrôle du financement des mosquées, incitées à sortir du statut associatif et à se placer sous le régime de la loi de 1905.
Pour mieux structurer l’islam de France, il a demandé au Conseil français du culte musulman, d’ici « six mois au plus tard », de labelliser des formations d’imams en France, d' »assumer une responsabilité cultuelle de la certification des imams » et d’écrire « une charte dont le non respect entraînera la révocations des imams. »
Il a aussi annoncé le déblocage de 10 millions d’euros pour la fondation pour l’islam de France et la création d’un institut scientifique d’islamologie.
Amar Lasfar, président de l’association Musulmans de France, a vu dans les propos présidentiel « un discours qui a essayé de désigner le danger ».
« Sur ce point-là je ne suis pas tout à fait d’accord : dans ‘islamisme’ il y a ‘islam’, il aurait pu trouver un autre mot comme ‘extrémisme’ ou « radicalisation' », a-t-il dit à Reuters. « Il y a quelques semaines le président parlait des ‘séparatismes’ et là il n’y que le séparatisme islamiste. On ne peut pas jeter l’anathème sur tous les musulmans. »
(Elizabeth Pineau, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)
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