Vers un chômage partiel de longue durée pour les secteurs en difficulté
PARIS (Reuters) – Le dispositif de chômage partiel mis en place en France pour éviter les licenciements au plus fort de la crise liée au coronavirus ne va pas « durer très longtemps » mais un système destiné à soutenir les entreprises confrontées à des difficultés durables sera mis en place au 1er juillet, a déclaré vendredi la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.
Dans sa forme actuelle, ce dispositif mis en place en mars et qui a bénéficié à près de 13 millions de salariés depuis, permet à l’Etat et l’Unedic de rembourser aux entreprises les rémunérations qu’elles versent à leurs salariés placés en chômage partiel. Il a déjà été modulé au 1er juin et les entreprises participent désormais à hauteur de 15%.
« Le système actuel ne va pas perdurer très longtemps », a déclaré Muriel Pénicaud sur RTL.
Mais « on va créer un système d’activité partielle de longue durée » pour soutenir des entreprises dont les perspectives de reprise d’activité sont plus tardives, par exemple dans « le tourisme, l’aéronautique, l’automobile et parfois des entreprises même dans des secteurs qui vont mieux », a expliqué la ministre.
Les modalités de ce projet seront définies dans le cadre de discussions avec les partenaires sociaux qui doivent s’ouvrir mi-juin et porter sur une série de sujets, dont la réforme de l’assurance-chômage, l’emploi des jeunes ou encore la formation.
A travers cette nouvelle formule, l’Etat viendrait « compenser une partie de la perte de pouvoir d’achat » des salariés d’une entreprise au sein de laquelle aurait été conclu un accord collectif sur la réduction du temps de travail liée à la baisse d’activité. Mais « il y aura forcément des contreparties négociées » en termes de maintien de l’emploi.
« Si par exemple il y a 20% d’activité en moins, au lieu de licencier 20% des salariés, tout le monde reste », a-t-elle précisé en notant que l’objectif est de « passer le cap en évitant le maximum de plans sociaux ».
Selon la ministre, pour l’instant le nombre de plans sociaux en France est comparable à celui de l’année dernière « mais il y en a beaucoup qui se préparent, c’est pour ça que nous voulons sortir ce nouveau dispositif pour le 1er juillet, pour que ce soit une alternative » qui permette d’éviter « un tsunami de licenciements ».
(Myriam Rivet, édité par Blandine Hénault)