Rafael Correa condamné à huit ans de prison pour corruption
L’ancien président équatorien Rafael Vicente Correa Delgado a été condamné à huit ans de prison pour corruption, a annoncé le parquet. Dix-sept autres personnes ont écopé de la même peine d’emprisonnement, dont l’ancien vice-président Jorge Glas.
L’ancien président socialiste équatorien Rafael Vicente Correa Delgado, qui est réfugié politique en Belgique depuis juillet 2017, a été condamné en son absence mardi 7 avril à huit ans de prison en première instance par la Cour nationale de justice d’Equateur, dans une affaire de corruption portant sur des contrats commerciaux jugés par le nouveau gouvernement favorables aux intérêts thaïlandais et chinois au détriment de l’État équatorien.
Dix-huit condamnations
Dix-sept autres personnes, principalement d’anciens collaborateurs, ont reçu le même verdict pour avoir accepté des pots-de-vins du géant brésilien du bâtiment Odebrecht en échange de juteux contrats gouvernementaux, a tweeté le bureau du procureur général.
L’ancien vice-président Jorge Glas, qui avait servi sous le mandat de Rafael Correa et déjà emprisonné depuis 2017 dans le cadre de l’affaire Odebrecht, fait partie des personnes condamnées. Rafael Correa et Jorge Glas ont été également frappés d’inéligibilité pour 25 ans, ce qui les empêchera de concourir à l’élection présidentielle de 2021.
Correa dénonce une « instrumentalisation de la justice »
Rafael Correa a nié les accusations portées contre lui, dénonçant une « instrumentalisation de la justice » par l’actuel président Lenín Moreno. Il estime que ces accusations sont politiquement motivées pour l’empêcher de se représenter.
Un système multinational de corruption
L’entreprise de BTP brésilienne Odebrecht avait admis avoir mis en place un système multinational de corruption en vue de l’obtention de marchés publics pour de grands travaux. En effet, l’affaire Odebrecht est un système de corruption qui a permis à des personnalités politiques de tout bord, notamment des chefs d’États d’Amérique latine, de recevoir près de 788 millions de dollars de pots-de-vin en échange de l’obtention de marchés publics dans plusieurs pays latino-Américains.