Des milliers de militants pro-armes défilent dans le calme en Virginie
Plus de 22.000 militants américains pro-armes ont défilé dans le calme lundi à Richmond, en Virginie, pour dénoncer un projet de loi local durcissant le contrôle des armes à feu.
Les autorités craignaient que des militants néo-nazis et d’autres groupes extrémistes ne se greffent au rassemblement pour provoquer des affrontements violents, comme lors d’une manifestation de suprémacistes blancs en août 2017 à Charlottesville, au cours de laquelle une militante antiraciste avait été tuée.
La police n’a signalé qu’une seule arrestation, celle d’une femme de 21 ans qui portait un bandana couvrant son visage alors qu’elle avait été avertie à deux reprises que les masques étaient interdits.
Des chants « USA ! USA ! USA! », ainsi que d’autres faisant l’éloge du président républicain Donald Trump, résonnaient dans les rues de la ville tandis que les manifestants brandissaient leurs armes de poing et leurs fusils.
Un important dispositif de sécurité a été mis en place après que le gouverneur de l’Etat de Virginie, Ralph Northam, a interdit toutes les armes à feux autour du capitole de Richmond.
La semaine dernière, le FBI a arrêté trois membres d’un groupuscule néo-nazi soupçonnés par les autorités de vouloir déclencher pendant la manifestation des incidents violents afin de provoquer des affrontements raciaux.
Lors de l’élection présidentielle de 2016, la Virginie avait voté en faveur de Hillary Clinton et les démocrates ont pris le contrôle de l’ensemble du parlement local lors des élections de mi-mandat de novembre 2018, en faisant notamment campagne pour un contrôle renforcé des armes à feu.
Le Sénat de Virginie a adopté la semaine dernière plusieurs textes instaurant un contrôle systématique des antécédents avant toute vente, la limitation des achats d’armes à une acquisition par mois et le rétablissement du droit des autorités locales à interdire le port d’armes dans les espaces publics.
Les deux chambres législatives de l’Etat préparent également l’adoption d’une série de nouvelles fois interdisant les fusils d’assaut ou introduisant la possibilité de retirer une arme à une personne jugée dangereuse pour la communauté.
Selon les militants pro-armes, le projet de loi porte atteinte à leur droit de posséder et porter des armes, garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine.
« Ce qui se passe ici, si rien n’est fait pour l’arrêter, s’étendra à d’autres Etats », estime Teri Horne, une militante de 40 ans qui a fait le voyage depuis le Texas avec son fusil Smith & Wesson et une arme de poing.
Sur Twitter, Donald Trump a de nouveau jeté de l’huile sur le feu lundi en accusant les démocrates à l’origine du texte de mettre en danger la Constitution des Etats-Unis.
« Le Parti démocrate du Great Commonwealth de Virginie travaille d’arrache-pied pour vous retirer votre droit au 2e amendement (…) Ce n’est que le début. Ne laissez pas cela se produire, VOTEZ RÉPUBLICAIN en 2020! », écrit-il.
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