L’Union européenne au chevet de l’Irak
L’Union européenne (UE) va continuer de prêter main forte à l’Irak sur tous les fronts pour promouvoir une solution politique régionale, telle est la quintessence du Conseil extraordinaire des Affaires étrangères de l’UE qui a eu lieu ce vendredi 10 janvier à Bruxelles.
Les dernières évolutions de la situation en Iran, en Irak et en Libye montrent à suffisance, que la situation peut devenir incontrôlable, a déclaré Joseph Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors d’une la conférence de presse.
D’après Ghassan Salamé, représentant spécial et chef de la mission d’appui des Nations Unies en Libye, et invité à ce conseil extraordinaire, « les risques de déstabilisation de toute la région, de la région sahélienne en général et de la Libye en particulier sont croissants ».
Le risque de déstabilisation est aussi d’ordre terroriste avec la présence de combattants venant de la Syrie mais aussi du Soudan, a indiqué M. Borrell, ajoutant qu’un autre risque est migratoire avec de nombreuses personnes qui viennent d’Afrique subsaharienne et d’autres régions.
Face à cette situation critique, l’UE s’est engagée à faire preuve d’unité, de solidarité dans un front commun et à mener des actions concrètes en vue d’un apaisement, a rassuré M. Borrell. La grande priorité pour l’UE, a-t-il expliqué, est la désescalade.
« Nous voulons nous engager davantage avant que l’escalade ne se produise », a poursuivi M. Borrell.
Pour accélérer ce processus de désescalade en Libye, les ministres européens des Affaires étrangères ont mandaté M. Borrell pour procéder à des actions de sensibilisation diplomatiques, établir un dialogue et dégager une solution politique avec pour cadre, le processus de Berlin et avec toutes les parties, y compris l’Iran.
L’espoir serait donc que le processus de Berlin conduira à un accord politique sur un cessez-le-feu, ou même sur le contrôle de l’embargo sur les armes, et sur d’autres mesures sécuritaires, qui s’appuient sur les expériences glanées par l’opération Sofia.
En ce qui concerne la recherche de solution politique, l’UE a reçu les contributions des Nations Unies, par la voix de M. Salamé, mais aussi du secrétaire général de l’OTAN.
Sur le dossier irakien, les conclusions adoptées par le Conseil des affaires étrangères visent à appuyer le dialogue politique et à promouvoir une solution politique régionale. « Il faut éviter à l’Irak de vivre une nouvelle guerre et surtout compte tenu de son implication dans le travail décisif de la coalition globale contre Daesh », a dit M. Borrell.
A ce sujet, M. Borrell a affirmé que l’UE allait continuer de prêter main-forte à l’Irak sur tous les fronts, en matière de formation des militaires, sur les plans économique et sécuritaire, pour éviter un nouveau cycle de violence.
« La dégradation en Irak serait délétère pour nous aussi, après des années d’efforts pour reconstruire ce pays », a insisté M. Borrell.
L’UE s’est engagée à préserver le Plan d’action global conjoint (JCPOA) sans lequel l’Iran serait dotée d’une puissance nucléaire, a souligné M. Borrell. Cet accord est essentiel pour la stabilité régionale, selon lui.
L’UE a lancé un appel à l’Iran pour qu’il renoue avec le plein respect du JCPOA.