Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Le Journal Chrétien

Un média d’espérance

Inscription à la newsletter

Les couleurs du paradis

Dans ses deux expositions «Divine chromatie» et «Jérusalem», le peintre genevois Philippe Fretz nous plonge dans les thématiques bibliques, jusqu’au mois de décembre.

Rencontre avec l’artiste

Monumentale. Sur onze mètres de long et près de quatre mètres de haut, «Divine chromatie» embarque le spectateur dans un voyage de l’enfer au paradis en trente-trois toiles formant un mur d’images. Le coup de pinceau est signé Philippe Fretz, et le sujet s’inspire de la «Divine comédie» de Dante. L’œuvre est à découvrir jusqu’au 7 décembre à la Halle Nord à Genève.

Les yeux du visiteur se perdent sur un jeu d’échelles verdoyant. À gauche, il y a l’enfer, à droite le purgatoire et au centre le paradis, reliés par des allées dallées, des escaliers en colimaçon, des ponts et des tunnels. Au fil des saynètes en terrasse, on croise des musiciens, des créatures fantasmagoriques, des anges, une fillette à bicyclette et le Christ en croix. Et puis en haut à gauche, il y a le golfeur, en plein swing. C’est Dante, bientôt rejoint par son caddie, Virgile. Les deux poètes se promènent sur la toile, sous le regard protecteur de Béatrice, représentée sous les traits de la femme de l’artiste.

Les couleurs du paradis de Philippe Fretz

Par Marie Destraz

Paradis terrestre

Cette partie de golf géante symbolise le récit du voyage de Dante dans l’au-delà, de la forêt obscure à la clairière nouvelle. Mais ici, elle prend place dans le paysage genevois. Si les références au poème médiéval restent récurrentes, nul besoin de l’avoir lu pour entrer dans la toile résolument ancrée dans le présent. «Le chemin vers le paradis traverse d’abord l’enfer. Il y a un passage par une tragédie assumée. C’est toute la force du message chrétien: nos blessures sont prises en compte, elles sont notre matière première», explique Philippe Fretz citant à ce titre le verset biblique «Si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance» (Jean 12, 24). Pour l’artiste, la «Divine comédie» décrit l’épaisseur du présent, fait à la fois de mort, de traversées et de lumière.

«Le rôle central de la lumière m’a fasciné dans ce poème. Elle est la source créatrice qui contient la diversité du monde. Et c’est à travers le prisme de la lumière blanche, faite des couleurs primaires, qu’il est appréhendé», lâche Philippe Fretz qui n’a de cesse de jouer avec les teintes sur sa toile. La lumière divine irradie l’univers depuis le centre, le paradis.

Lumière sur le quotidien

À y regarder de plus près, on trouve d’ailleurs une représentation de la Halle Nord, lieu de l’exposition. Mise en abyme, c’est surtout pour le peintre une mise en scène d’un paradis ici et maintenant et d’un désir de vivre-ensemble, essentiel à l’artiste.

L’élément fait écho à «Jérusalem», la seconde exposition du peintre qui se donne au Salon vert à Carouge jusqu’au 23 novembre. L’artiste y représente la Cité céleste, inspirée par le récit de l’Apocalypse. «La ville descend du ciel. À l’image d’un Dieu qui descend vers l’homme et pas l’inverse», explique Philippe Fretz. Les douze portes de la ville ne pouvaient alors être représentées autrement que par des réalités terrestres: «Se laver, manger… J’y peins douze gestes du quotidien. Le paradis est représenté dans un rapport au présent.» Un présent interrogé par l’artiste qui invite le visiteur à faire de même, selon sa sensibilité. «Cette œuvre est populaire et méditative. Chacun peut projeter son univers sur cet immense plateau de jeu.»

Les couleurs de la foi

«Divine chromatie» est un lieu d’exploration, à l’image de la foi de l’artiste. «C’est un lieu d’échange, de questionnement sans cesse renouvelé. Si la religion relie, elle est aussi sans cesse rebrassée pour devenir quelque chose de vivant. Mon art participe à cet effort.»

Aujourd’hui, «c’est la radicalité du Christ qui me touche. Il vit une liberté presque incompréhensible et incommensurable.» Comme Dante, Philippe Fretz s’est lui aussi embarqué dans un voyage à travers le christianisme. Protestant de baptême, ses parents sont les héritiers d’une «vision stricte et triste» de la religion. Tout change lorsque la famille rejoint l’Église évangélique de l’Abri à Huémoz, dans le canton de Vaud, née en pleine période hippie. Au fil de ses voyages autour du monde, Philippe Fretz fréquente les protestants de France, touché par une histoire marquée par la résistance, une Église épiscopale aux États-Unis, avant de revenir sur ses terres natales. De l’Église anglicane, il passe alors chez les catholiques. Sensible au travail social mené auprès des jeunes, il participe à l’enseignement du catéchisme. Cet œcuménisme au sein de son existence, Philippe Fretz y est attaché. «Le désir de communion et d’unité m’habite. En tant que chrétiens, nous sommes tous dans le même bateau. Le Christ nous rassemble, et chacun vit cette relation selon sa sensibilité.» Tout comme son œuvre inclusive et laissée à la libre interprétation de chacun.

Infos pratiques

Deux expositions:

– «Divine chromatie», jusqu’au 7 décembre, Halle Nord, Genève. Présence de l’artiste le 30 novembre et le 7 décembre et sur rendez-vous. Visite guidée les 16 et 30 novembre à 17h avec l’artiste et le 6 décembre à 18h, par Jacques Siron à la lampe de poche «Codex Dante Fretz».

– «Jérusalem», jusqu’au 23 novembre, du mardi au vendredi 13h-18h, samedi 13h-17h et sur rendez-vous. Le Salon Vert, Carouge, Genève.

Un livre:

– «Divine chromatie», Philippe Fretz, textes de Fabrice Hadjada, Didier Ottavini et Stéphanie Lugon, Editions art & fiction.

Vous aimez nos publications ? Engagez-vous !

Les systèmes politiques et médiatiques ont besoin que s'exercent des contre-pouvoirs. Une majorité de journaux, télévisions et radios appartiennent à quelques milliardaires ou à des multinationales très puissantes souhaitant faire du profit, privant les citoyens d’un droit fondamental : avoir accès à une information libre de tout conflit d’intérêt.
Le Journal Chrétien, service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture, assure un contre-pouvoir à l’ensemble des acteurs sociaux, en vérifiant les discours officiels, en décryptant l'actualité, en révélant des informations de première importance ou en portant le témoignage des dominés.
La qualité de notre travail est reconnu par les médias séculiers. Dernièrement, le président du Journal Chrétien a accordé une longue interview à Sud Ouest, le deuxième quotidien régional français avec une diffusion totale de 219 000 exemplaires.

ENGAGEZ VOUS !

Quand les évangéliques sont attaqués, calomniés ou traités avec mépris par les médias traditionnels, un silence de notre part ne serait pas chrétien. Une telle attitude montrerait un renoncement suspect à se faire respecter et à exiger des médias mondains un tel respect.
Lorsque les pasteurs et les églises évangéliques sont attaqués, le critère de la solidarité chrétienne doit jouer. Comment nous dire membres du Corps du Christ si nous restons indifférents à la persécution de certains d’entre nous, souvent réduits au silence et incapables de faire valoir leurs droits ou, tout simplement, de se faire respecter comme chrétiens ou communautés évangéliques ?
En s'appuyant sur notre plateforme de médias, l’action sur l’opinion publique est évidemment essentielle. Faire savoir est la condition de toute action, car rien n’est pire que le silence. D’où l’importance de l’action en direction des médias, des institutions et des populations.
Evidemment, ici comme ailleurs, la réticence de la part des chrétiens à agir comme des groupes de pression constitue une difficulté majeure. Mais, là encore, ne faudrait-il pas s’interroger sur notre dispersion et nos réticences à agir comme lobby, quand il s’agit de défenses des libertés et droits humains fondamentaux ?

Vous pouvez soutenir notre action :
- en faisant un don ponctuel ou régulier.
- en rejoignant notre équipe comme analyste, expert, professionnel de l'audiovisuel, défenseur des droits de l'homme, journaliste, théologien, etc.
- en priant pour nous.
- en nous contactant par email à l'adresse [email protected] ou par téléphone au par téléphone au +33 769138397

JE FAIS UN DON

Les commentaires sont fermés.