Boeing a commis des erreurs sur le 737 MAX
WASHINGTON (Reuters) – Le directeur général de Boeing, Dennis Muilenburg, va reconnaître mardi devant le Congrès américain que l’avionneur a commis des erreurs et que celui-ci « continuait d’apprendre » des deux accidents impliquant le 737 MAX qui ont fait 346 morts, en Ethiopie et en Indonésie, à cinq mois d’intervalle.
« Nous avons appris et continuons d’apprendre de ces accidents. Nous avons conscience d’avoir commis des erreurs », dira Muilenburg devant la commission sénatoriale du Commerce, selon la déposition écrite que Reuters a révélée et qui a ensuite été rendue publique lundi.
Muilenburg, à qui Boeing a retiré ce mois-ci son titre de président (), va souligner que la compagnie a apporté des améliorations au 737 MAX permettant de « garantir que des accidents de ce genre n’arriveront plus jamais ».
Les 737 MAX de Boeing sont cloués au sol depuis mars dernier et la catastrophe impliquant un avion de ce modèle de la compagnie Ethiopian Airlines qui a fait 157 morts, moins de cinq mois après l’accident d’un 737 MAX de la compagnie Lion Air qui a fait 189 morts.
L’autorité américaine de l’aviation civile (FAA) ne devrait pas approuver la remise en service du 737 MAX avant décembre. Les compagnies aériennes américaines ont annulé tous les vols de ce type d’appareil jusqu’en janvier et février.
Muilenburg doit aussi témoigner mercredi devant la commission du Transport et des Infrastructures de la Chambre des représentants.
« Nous savons que nous pouvons et devons faire mieux », déclarera mardi le DG de Boeing devant la commission sénatoriale. A sa remise en service, ajoutera-t-il, le 737 MAX « sera l’un des avions les plus sûrs ayant jamais volé ».
Depuis les deux catastrophes, Boeing a publiquement admis peu d’erreurs. La FAA a annoncé ce mois-ci qu’elle examinait des messages selon elle « préoccupants » échangés en 2016 entre deux employés de Boeing qui semblent indiquer que l’autorité de régulation a été induite en erreur concernant le système anti-décrochage du 737 MAX.
Les autorités indonésiennes ont estimé dans leur rapport définitif sur l’accident de Lion Air que l’hypothèse d’une perte de contrôle de l’avion n’a pas été suffisamment prise en compte lors de la conception et la certification du système MCAS.
(David Shepardson; Jean Terzian pour le service français)