Interview du pasteur Aloys Evina à Sud Ouest
Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle (membre de la Fédération Protestante de France) et président du Journal Chrétien (service de presse en ligne bénéficiant d’un agrément de la Commission paritaire des publications et agences de presse du Ministère de la Culture), a été interviewé par le quotidien régional Sud Ouest dans le cadre d’une enquête intitulée « Les Evangéliques à la conquête de la Charente-Maritime. »
Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Church of God (Cleveland, Tennessee) et de la Fédération Protestante de France (FPF), est une figure emblématique du paysage religieux et médiatique français.
Son engagement se traduit aussi bien par ses responsabilités spirituelles que par sa contribution au rayonnement des médias chrétiens, notamment à travers le Journal Chrétien, une plateforme dédiée à l’information et au dialogue autour des thématiques chrétiennes et sociétales.
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Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Fédération Protestante de France. Crédit photo: Chrétiens TV
Il incarne un leadership accessible et inspirant. Il s’investit activement pour renforcer les liens entre communautés et promouvoir des valeurs universelles telles que l’entraide et l’ouverture.
Il est convaincu que les systèmes politiques et médiatiques internationaux ont besoin que s’exercent des contre-pouvoirs. Avec le Journal Chrétien et la chaîne Chrétiens TV, il contribue à vulgariser des initiatives axées sur les valeurs de dialogue et d’inclusion, tout en offrant une plateforme d’expression pour des voix diverses.
Sa capacité à conjuguer une vision spirituelle et des actions concrètes lui permet d’être un interlocuteur crédible.
Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Fédération Protestante de France. Crédit photo: Chrétiens TV
Sud Ouest, principal quotidien du Sud-Ouest de la France et deuxième quotidien régional français avec une diffusion totale de 219 000 exemplaires, derrière Ouest-France qui diffuse 780 000 exemplaires, a interroger le pasteur Aloys Evina dans le cadre de l’enquête en Charente-Maritime sur la croissance des églises évangéliques dans le sud-ouest de la France. Voici quelques-une des questions qui intéressent le célèbre quotidien français :
Qui sont les évangéliques ?
Les évangéliques, qui sont actuellement en pleine expansion en France, sont un courant du protestantisme dont les racines historiques remontent aux Réformes protestantes du 16e siècle en Europe, notamment avec Martin Luther en Allemagne, Calvin en France et Zwingli en Suisse.
Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Fédération Protestante de France. Crédit photo: Chrétiens TV
Qui paie les pasteurs ?
Dans son enquête, Sud Ouest a constaté que tous les pasteurs ne sont pas logés à la même enseigne. Le quotidien cite notamment l’exemple d’Emmanuel BOHUI, pasteur de l’Eglise Evangélique « Le chemin » qui touche un salaire mensuel des Assemblées de Dieu de France, mouvement affilié au Conseil national des évangéliques de France (CNEF). A contrario, Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Fédération Protestante de France (FPF), exerce son ministère pastoral bénévolement.
Il faut dire que la rémunération diffère en fonction des Unions d’Églises. Quelques exemples :
À l’Armée du Salut, le ministère pastoral est exercé en couple, les conjoints percevant pour eux deux l’équivalent d’un seul SMIC. Par contre, chez les adventistes, dont les fidèles paient la dîme, le salaire permet de vivre sans souci majeur. La mission Vie et Lumière ne rémunérant pas ses ministres, les pasteurs tziganes sont tous bénévoles.
Les pasteurs de l’’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL), sous régime concordataire, sont payés 1 345 euros nets (soit l’équivalent de 1 680 euros bruts) par mois en début de carrière, à quoi s’ajoute un logement de fonction.
Les médias tels que Chrétiens TV et le Journal Chrétien peuvent-ils jouer un rôle pour éradiquer les dérives financières et sexuelles en milieu chrétien?
Il n’existe pas de solutions miracles contre les dérives sectaires. Toutefois, notre plateforme de médias peut jouer un rôle pour limiter les dégâts.
Le Journal Chrétien, tout comme notre chaîne de télévision chrétienne par satellite Chrétiens TV, est attaché au journalisme de qualité qui est l’acte d’informer, c’est-à-dire de collecter, sélectionner et vérifier l’information avant de la diffuser. Nous sommes mieux placés que les médias traditionnels pour enquêter sur les risques de dérives sectaires dans les églises protestantes.
Face aux dérives sectaires, il ne suffit pas de dénoncer les faits, il faut aussi énoncer une perspective.
Dans la Bible, Jésus nous dit qu’il ne faut pas juger. Cependant il donne aussi la marche à suivre pour “reprendre” un frère (Matthieu 7.5). Ce n’est pas contradictoire : il y a une manière de juger qui va créer des difficultés, et une manière de juger saine, absolument nécessaire et utile. La question n’est pas : « Faut-il juger ou s’abstenir ? » mais : « Comment éviter les jugements charnels (laxistes ou intransigeants) et porter des jugements spirituels inspirés par Dieu » ?
Aloys Evina, pasteur de l’Eglise de Dieu à La Rochelle, membre de la Fédération Protestante de France. Crédit photo: Chrétiens TV
La première précaution consiste à commencer par moi-même : je me remets en question devant le Seigneur et j’accepte qu’on me remette en question.
Deuxième précaution : je ne prends pas la place de Dieu, conscient qu’il est le juge et le seul qui comprend les secrets de mon frère. Je suis seulement là pour aider, avec discernement et conscient de mes responsabilités.
Ecoutons Jésus : “Ôte d’abord la poutre de ton œil”, cela correspond aux précautions précédentes ; “alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère”, affirmation de ma responsabilité (Matthieu 7.5).
J’interviens d’abord “seul à seul” (Matthieu 18.15 : C’est bien l’amour qui me motive : je n’ai pas été indiscret, mais j’ai été témoin de quelque chose qui affecte la vie d’un membre de l’église et qui affecte donc l’église elle-même en tant que corps.
Si la démarche individuelle ne suffit pas, Jésus recommande d’aller à deux. Le but n’est pas de condamner mais de mieux comprendre, de mieux convaincre, toujours d’aider. Le témoin est un garant, pour le visité comme pour le visiteur. Si la question ne trouve pas d’issue heureuse, l’église doit être alertée. Au problème de la gravité du péché s’ajoute un autre péché : l’endurcissement.
Enfin, Jésus recommande de regarder un pécheur non repentant comme “un homme des nations et comme un publicain” (18.17). Il faut comprendre qu’il est comme quelqu’un à qui il faut enseigner depuis le début ce qui concerne la sainteté de Dieu et sa grâce.
L’Église est tout autant défigurée par une discipline excessive que par une absence de discipline. C’est en partie ce qui explique que tant de chrétiens blessés vivent en dehors de toute communauté. Et si l’on retournait à l’écoute du Chef de l’Église ?
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