BNP Paribas: Le 4e trimestre meilleur que prévu, prudence sur l’objectif de rendement pour 2025
PARIS (Reuters) – BNP Paribas a fait état mardi de résultats supérieurs aux attentes au quatrième trimestre, grâce notamment à ses activités de banque de financement et d’investissement (BFI) mais s’est montrée plus prudente sur un objectif clé de bénéfices pour 2025.
BNP Paribas gagnait 1,29% vers 11h42 GMT, tandis que le CAC 40 avançait de 0,21% au même moment.
La banque française a enregistré une hausse de 15,7% sur un an de son résultat net part du groupe au quatrième trimestre, à 2,32 milliards d’euros, alors que les analystes tablaient sur un résultat à 2,24 milliards d’euros dans un consensus compilé par BNP Paribas.
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Le produit net bancaire a progressé de 10,8% par rapport à l’année précédente, à 12,1 milliards d’euros, supérieur aux 11,6 milliards d’euros attendus par les analystes.
La banque a déclaré qu’elle proposerait au titre de 2024 un dividende de 4,79 euros par action, en hausse de 4,1% par rapport à 2023. Elle a également indiqué qu’elle prévoyait un plan de rachat d’actions d’une valeur de 1,08 milliard d’euros.
« Nous pensons que les résultats du quatrième trimestre sont positifs », ont déclaré les analystes de Barclays dans une note, ajoutant que BNP avait respecté les éléments clés, y compris le rendement des capitaux propres.
« Nous nous attendons à une réaction positive aux résultats, également à la lumière de la stagnation du prix de l’action par rapport au secteur le mois dernier », ont écrit les analystes de Citi.
BNP Paribas a déçu les investisseurs au cours des derniers trimestres et son action a été parmi les moins performantes des principaux prêteurs l’année dernière, perdant près de 7% alors que celles de ses rivaux européens ont grimpé.
Les résultats trimestriels de BNP Paribas ont été portés par sa banque de financement et d’investissement (CIB) qui a enregistré une croissance de 20,1% de son produit net bancaire sur la période à 4,49 milliards d’euros et de 61,1% de son résultat avant impôt à 1,54 milliard d’euros.
Le métier « global markets » bondit notamment de 32,4% sur un an grâce aux activités de titres à revenu fixe, devises et matières premières (FICC), en hausse de 34,2%, et aux activités en « equity & prime services » (+30%), consistant à faciliter l’achat, la vente et le prêt d’actions et à fournir d’autres services à des clients tels que des fonds alternatifs.
La performance de BNP Paribas dans les activités FICC a été supérieure à la croissance moyenne des revenus de 26% enregistrée par les grands groupes bancaires de Wall Street, selon Jefferies.
La part de marché de BNP Paribas dans la banque d’investissement en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique est passée de 4,6% en 2023 à 4,9% en 2024 en termes de revenus, selon la société de données Dealogic.
PERSPECTIVES PRUDENTES
BNP Paribas a toutefois revu dans sa fourchette basse un objectif de rentabilité clé pour 2025 et annoncé des économies supplémentaires de 600 millions d’euros en 2026 en plus des 600 millions d’euros prévus pour 2025.
Ces réductions de coûts supplémentaires porteraient le total des économies cumulées depuis 2022 à 3,3 milliards d’euros.
BNP Paribas a par ailleurs annoncé un nouveau plan stratégique pour la banque commerciale en France en 2025, qui sera présenté aux investisseurs le 26 juin, et l’extension du plan de BNP Paribas Personal Finance à l’horizon 2028 « avec l’ambition de porter la rentabilité de ces activités au niveau de celle du groupe ».
La banque vise désormais un taux de rentabilité sur fonds propres tangible (ROTE) de 11,5% pour 2025, contre un objectif précédemment annoncé compris entre 11,5 et 12%.
Le groupe prévoit désormais d’atteindre le seuil de 12% de ROTE en 2026, et plus par la suite, notamment grâce à l’intégration de la société de gestion d’actifs AXA IM, dont l’acquisition à 5,1 milliards d’euros devrait être finalisée d’ici le milieu de l’année.
Interrogé sur d’autres perspectives d’acquisition, le directeur général Jean-Laurent Bonnafé a réaffirmé qu’il avait l’intention de rester à l’écart des grandes transactions transfrontalières.
« Il est très difficile d’intégrer deux banques appartenant à deux pays différents », a-t-il déclaré. « Mais les fusions nationales ont du sens, et il est donc évident que les banques qui sont en position de le faire ont tout intérêt à le faire. »
BNP Paribas a aussi précisé prévoir une croissance annuelle moyenne de son résultat net de plus de 7% sur la période 2024-2026, contre une prévision précédente d’environ 8% en 2022-2025 que certains analystes jugeaient difficile à atteindre.
Tout en ayant nettement amélioré son coefficient d’exploitation, qui mesure l’efficacité d’une banque en rapportant ses charges d’exploitation à ses revenus, la banque reste au-dessus de la moyenne en Europe.
Son coefficient d’exploitation s’élevait à 65% à la fin du mois de décembre, contre 71,4% un an plus tôt. Ce ratio est supérieur à la moyenne européenne de 53% à compter de juin 2024 en Europe, comme l’a indiqué l’Autorité bancaire européenne dans un rapport publié l’année dernière.
(Rédigé par Mathieu Rosemain ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault et Kate Entringer)
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