Allemagne: Le PIB a moins rebondi que prévu au T3
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.(Reuters) – L’économie allemande a rebondi au troisième trimestre par rapport au précédent mais moins que prévu, a annoncé vendredi l’Office fédéral de la statistique dans une estimation détaillée.
Le produit intérieur brut (PIB) de la première économie de la zone euro a progressé de 0,1%, contre 0,2% annoncé en première estimation et après un repli de 0,1% au second trimestre.
« L’économie allemande a à peine progressé au troisième trimestre, poursuivant la tendance de croissance pratiquement nulle dans la plus grande économie de la zone euro », a commenté Claus Vistesen, économiste pour la zone euro chez Pantheon Macroeconomics.
L’Allemagne est à la traîne par rapport à la moyenne de l’Union européenne depuis 2021 et devrait connaître une baisse de son PIB pour la deuxième année consécutive en 2024.
Une récession est habituellement définie comme deux trimestres consécutifs de contraction économique et les données du deuxième trimestre, lors duquel le PIB s’est contracté de 0,3% (révisé de -0,1%), ont suscité des craintes sur une entrée de l’Allemagne en récession.
« Même si l’économie allemande a évité une récession estivale, une récession hivernale se profile », a déclaré Carsten Brzeski, responsable mondial de la macroéconomie chez ING.
La consommation des ménages a augmenté de 0,3% en glissement trimestriel et les dépenses publiques ont avancé de 0,4%. Les investissements ont quant à eux diminué de 0,2% dans les machines et équipements et de 0,3% dans la construction.
Claus Vistesen estime qu’il existe cependant une marge de croissance pour les dépenses de consommation compte tenu de la solide avancée du revenu réel et du taux d’épargne élevé.
Les exportations de biens et de services ont diminué de 1,9% par rapport au deuxième trimestre, les biens accusant à eux seuls un recul de 2,4%, selon l’Office de la statistique.
« Si on regarde au-delà de l’hiver, les perspectives de croissance allemande dépendront fortement de la capacité du nouveau gouvernement à renforcer l’économie nationale dans un contexte de guerre commerciale potentielle et de politiques industrielles encore plus fortes aux États-Unis », a déclaré Carsten Brzeski chez ING.
(Rédigé par Corentin Chappron et Kate Entringer, édité par Nicolas Delame et Blandine Hénault)