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Avec la chrétienne Kamala Harris, les démocrates feraient un pari historique pour la présidentielle

Après le retrait de Joe Biden de la course à l’élection présidentielle, le Parti démocrate pourrait prendre un pari historique avec une candidature de la vice-présidente chrétienne évangélique Kamala Devi Harris, qui devra défier sexisme, racisme et ses propres faux-pas pour l’emporter face au républicain Donald Trump.

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Le président Joe Biden, 81 ans, a annoncé dimanche qu’il mettait fin à sa campagne de réélection et a appuyé la candidature de sa vice-présidente Kamala Devi Harris.

« Ma toute première décision en tant que candidat du parti en 2020 a été de choisir Kamala Harris comme vice-présidente. Et c’est la meilleure décision que j’ai prise », a écrit Joe Biden.

« Aujourd’hui, je veux offrir mon soutien total et mon soutien à Kamala pour qu’elle soit la candidate de notre parti cette année », a-t-il ajouté.

En plus de deux siècles de démocratie, les électeurs américains n’ont élu qu’un seul président noir – Barack Obama en 2008 – et jamais une femme, un bilan qui sème le doute sur la capacité de Kamala Harris, à briser ce « plafond de verre » de la politique américaine.

« Sa race et son sexe seront-ils un problème ? Absolument », estime LaTosha Brown, stratège politique et cofondatrice du Black Voters Matter Fund.

Autre difficulté: si elle est investie par le camp démocrate pour l’élection du 5 novembre, Kamala Harris disposera d’à peine trois mois pour faire campagne et rallier le parti et les donateurs derrière elle.

La vice-présidente a pour cela des atouts. Agée de 59 ans, elle est bien plus jeune que Donald Trump, 78 ans. Elle est aussi une figure importante de la défense du droit à l’avortement, une question qui trouve un fort écho auprès des jeunes électeurs et de la base progressiste des démocrates.

Ses partisans affirment qu’elle pourrait dynamiser ces électeurs, consolider le soutien de la population noire et apporter ses talents de débatteuse face à Donald Trump.

Sa candidature contrasterait fortement avec celle de l’ancien président républicain et de son colistier, le sénateur J.D. Vance, qui « reflète le passé de l’Amérique », a dit LaTosha Brown. La candidature de Kamala Harris « est le reflet de l’Amérique d’aujourd’hui et de demain », a-t-elle ajouté.

« KAMALA QUI RIT »

Autre atout, Kamala Harris bénéficie d’une plus grande notoriété que les autres dirigeants démocrates pressentis comme candidats potentiels à la présidence, tel que le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, et la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer.

« Si elle a des défauts et des faiblesses comme tout le monde, nous connaissons ces défauts et ces faiblesses, de sorte que vous pouvez construire une campagne avec clarté. Tous les autres candidats sont des inconnus », souligne Jamal Simmons, un ancien collaborateur de Kamala Harris.

Certains dans le camp démocrate s’inquiètent toutefois d’une candidature de Kamala Harris, dont le bilan à la vice-présidence est jugé faible, et de la capacité pour une femme noire et sud-asiatique à défier le poids d’une longue histoire de discrimination raciale et sexiste aux États-Unis.

« Si vous pensez qu’il y a un consensus parmi les gens qui plaidaient pour un retrait de Joe Biden pour qu’ils soutiennent Kamala Harris, vous vous trompez », a déclaré sur Instagram la représentante démocrate Alexandra Ocasio-Cortez. « Il n’y a pas d’option sûre ».

Selon un sondage Reuters/Ipsos réalisé les 15 et 16 juillet, juste après la tentative d’assassinat contre Donald Trump, Kamala Harris et le candidat républicain étaient donnés à égalité avec chacun 44% des intentions de vote.

Dans ce même sondage, Donald Trump devançait Joe Biden à 43% contre 41% – une différence qui restait comprise dans la marge d’erreur de l’enquête d’opinion.

Avant même la décision de Joe Biden de se retirer de la course à la présidentielle, Kamala Harris faisait déjà l’objet de critiques virulentes de la part de Donald Trump.

Lors d’un meeting de campagne dans l’Etat du Michigan samedi, le candidat républicain a critiqué la vice-présidente pour sa façon de rire.

« Je l’appelle Kamala qui rit », a-t-il déclaré. « Vous l’avez déjà regardée rire ? Elle est folle ».

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