Donald Trump se présente comme un miraculé, dit vouloir défendre toute l’Amérique
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Donald Trump a déclaré jeudi soir qu’un mouvement de tête in extremis lui avait sauvé la vie, évoquant ainsi la tentative d’assassinat à laquelle il a réchappé, cinq jours plus tôt, lors de la convention nationale des républicains au cours de laquelle il a formellement accepté d’être le candidat du parti pour l’élection présidentielle américaine de novembre.
« Je n’étais pas supposé être là ce soir (…) Je suis là par la grâce de Dieu tout puissant », a-t-il déclaré durant un discours en épilogue de la quatrième et ultime journée de la convention, à Milwaukee (Wisconsin), dans le cadre de laquelle il a officialisé le choix du sénateur de l’Ohio, J.D. Vance, comme colistier pour le scrutin du 5 novembre.
« Si je n’avais pas bougé ma tête au dernier moment, la balle aurait parfaitement atteint sa cible », a-t-il ajouté, devant un auditoire captivé, à propos de la tentative d’assassinat, soulignant avoir compris de suite la « très grande gravité » de la situation. « Nous étions sous attaque ».
Alors que des images le montrant le visage ensanglanté étaient diffusées sur les écrans placés autour de l’estrade, Donald Trump a salué les agents du Secret Service qui se sont précipités à son secours et a rendu hommage au pompier volontaire tué dans l’attaque, Corey Comperatore, embrassant le casque de ce dernier qui lui a été présenté à son pupitre.
Conformément à ce qu’il avait laissé entendre plus tôt cette semaine, dans la foulée de la tentative d’assassinat survenue samedi lors d’un déplacement de campagne en Pennsylvanie, Donald Trump a adopté en entame de son discours un ton inhabituellement conciliant pour accepter formellement l’investiture du Parti républicain pour l’élection de novembre.
« Je suis candidat pour être le président de toute l’Amérique, pas de la moitié de l’Amérique, parce qu’il n’y a pas de victoire en remportant seulement la moitié de l’Amérique », a dit l’ancien président.
ATTAQUES CONTRE BIDEN ET LES MIGRANTS
Mais Donald Trump a rapidement repris les traditionnelles attaques visant son rival Joe Biden, reprochant à ce dernier de « détruire » le pays et prévenant que le président démocrate allait provoquer une « Troisième Guerre mondiale ».
Au fil de son discours de plus de 90 minutes, il a abandonné le message d’unité promis, répétant ses accusations sans preuve selon lesquelles les démocrates lui ont « volé » l’élection de 2020 et ont comploté pour mener des poursuites judiciaires à son encontre afin de l’empêcher de revenir à la Maison blanche.
Donald Trump a passé une grande partie de son discours à attaquer les migrants clandestins venus d’Amérique centrale, promettant de fermer la frontière sud des Etats-Unis face à ce qu’il a dénoncé comme une « invasion ».
Il a dit par le passé qu’il mettrait en place, en cas de victoire en novembre, le plus important processus de déportation de l’histoire des Etats-Unis, se disant prêt à faire appel à des soldats si nécessaire.
Comme il l’a fait tout au long de sa carrière politique, Donald Trump a revendiqué être le seul à pouvoir sauver le pays d’un désastre certain. « Je pourrais stopper des guerres avec un simple appel téléphonique », a-t-il dit.
Le discours de Donald Trump constituait le point d’orgue d’une convention lors de laquelle les principales figures du Parti républicain ont voulu afficher leur unité, d’anciens rivaux pour l’investiture – Nikki Haley et Ron DeSantis – ayant apporté leur plein soutien à l’ancien magnat de l’immobilier.
Cela ne fait que confirmer la mainmise de Donald Trump sur le parti, où ceux qui furent jadis les principaux détracteurs de Trump sont devenus ses premiers défenseurs, tels son désormais colistier J.D. Vance et les sénateurs de premier plan Ted Cruz et Marco Rubio.
CONTRASTE
L’image d’une harmonie chez les républicains se voulait également un contraste avec les démocrates, minés par des divergences à propos du maintien de Joe Biden comme candidat à la suite de sa prestation jugée désastreuse lors du débat face à Donald Trump le 27 juin qui a nourri les interrogations sur son âge et ses facultés mentales.
Joe Biden, contraint de se confiner depuis mercredi après avoir été testé positif au COVID-19, envisage désormais de mettre fin à sa campagne électorale, ont rapporté jeudi des sources au fait de la question, l’une d’entre elles déclarant que la mise en retrait de l’actuel locataire de la Maison blanche était seulement « une question de temps ».
Donald Trump a été accueilli par des ovations à chacune de ses apparitions lors de la convention nationale du Parti républicain, certains membres de l’auditoire allant jusqu’à arborer un pansement sur l’oreille droite devenu pour eux le symbole de la tentative d’assassinat à laquelle il a réchappé.
La liste des orateurs présents jeudi à Milwaukee a mis en exergue le passé de Donald Trump comme présentateur de télévision, avec des personnalités comme Dana White, le patron de l’UFC (la principale organisation mondiale d’arts martiaux mixtes), le rappeur et chanteur Kid Rock ou encore le catcheur professionnel Hulk Hogan.
Juste avant la prise de parole de Donald Trump, une pause a été marquée pour accueillir son épouse Melania, très discrète depuis le début de la campagne électorale, qui a pris place dans l’assistance au côté de J.D. Vance.
Donald Trump s’est adressé à son colistier au cours de son discours. « J.D., tu vas faire cela pendant longtemps. Apprécie le parcours », a-t-il dit au sénateur de 39 ans, dont l’âge et le populisme en font un parfait « porte-flambeau » pour faire vivre le mouvement trumpiste au-delà d’un potentiel second mandat de Trump, 78 ans.
(Reportage de Nathan Layne et Joseph Ax, avec Helen Coster, Costas Pitas, Gram Slattery, Alexandra Ulmer et Stephanie Kelly; version française Jean Terzian)