Wall Street vue en rebond, l’Europe décline avec la « tech »
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait rebondir légèrement vendredi à l’ouverture, tandis que les Bourses européennes consolident à mi-séance sur fond de doutes sur le rythme attendu de l’assouplissement monétaire des grandes banques centrales.
Les futures sur indices new-yorkais signalent un rebond à l’ouverture de Wall Street de 0,15% pour le Dow Jones, de 0,29% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,29% pour le Nasdaq au lendemain d’une séance dans le rouge où des indicateurs ont ravivé l’inquiétude sur la persistance des pressions inflationnistes aux Etats-Unis.
En Europe, où les Bourses ont en revanche profité jeudi davantage des prévisions et résultats de Nvidia, avec notamment une hausse soutenue pour l’indice des nouvelles technologies sur le Stoxx 600, l’heure est à la prise de bénéfices.
À Paris, le CAC 40 fléchit de 0,15% à 8.090,27 points vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,35% et à Londres, le FTSE abandonne 0,40%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,47% et l’EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,36%. Le Stoxx 600 décline de 0,46%, plombé essentiellement par le compartiment de la « tech » (-0,79%).
Sur l’ensemble de la semaine, le CAC 40 s’achemine vers une baisse de 0,96% et le Stoxx 600 vers un repli de 0,74%.
Les données publiées jeudi aux Etats-Unis ont montré un marché du travail toujours vigoureux, tandis que l’activité économique a accéléré en mai à son plus haut niveau depuis un peu plus de deux ans. En zone euro, les indices PMI mensuels ont témoigné d’une activité à son rythme le plus rapide en un an en mai, tandis que la croissance des salaires dans le bloc monétaire a accéléré au premier trimestre.
Ces statistiques ont donné lieu à une révision des anticipations de baisse des taux. Barclays estime vendredi que la Banque d’Angleterre (BoE) réduira le coût de ses emprunts seulement à partir du mois d’août, tandis que Danske Bank ne voit plus que deux baisses du loyer de l’argent en zone euro cette année, au lieu de trois initialement.
« Pour la Fed, une réduction des taux en juin était prévue depuis un certain temps, mais maintenant même septembre semble assez discutable », note Joost van Leenders, stratège investissement chez Van Lanschot Kempen.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Apple avance de 0,5% en avant-Bourse à la faveur du relèvement de son objectif de cours par Wedbush à 275 dollars, l’intermédiaire voyant des opportunités dans l’IA pour le fabricant de l’iPhone.
L’action Nvidia, qui a grimpé de plus de 9% jeudi après les résultats du groupe, prend encore 0,5% en avant-Bourse vendredi.
VALEURS EN EUROPE
Renault prend 3,03%, le constructeur automobile ayant annoncé un plan de rachat d’actions et UBS ayant relevé sa recommandation sur le groupe de « vendre » à « neutre ». La Compagnie des Alpes bondit de 7,46% après la publication par le groupe d’un résultat net trimestriel en hausse et d’un relèvement de ses perspectives d’Ebitda pour l’exercice.
Le groupe britannique de gestion de réseau d’énergie National Grid rebondit de 7,79% au lendemain d’une chute de plus de 10% liée à l’annonce d’une levée de fonds d’environ 7 milliards de livres.
TAUX Les rendements souverains en zone euro se dirigent vers leur plus forte hausse hebdomadaire en un mois en réaction à la solidité des données macroéconomiques.
Le rendement du Bund allemand de même échéance est cependant stable vendredi, à 2,585% après avoir touché jeudi un plus haut d’un mois à 2,611%.
Celui des bons du Trésor américain à dix ans est lui aussi pratiquement inchangé, à 4,4728%, après de fortes tensions dans la semaine.
CHANGES
Le dollar se dirige vendredi vers sa plus forte hausse hebdomadaire (+0,6%) depuis un mois et demi sur fond d’inquiétude sur l’inflation aux Etats-Unis. Le billet recule néanmoins en séance de 0,16% face à un panier de devises de référence.
L’euro avance de 0,19%, à 1,0834 dollar.
La livre sterling s’échange à 1,2717 dollar (+0,14%), faisant fi de la publication d’un indicateur montrant que les ventes au détail au Royaume-Uni ont chuté de 2,3% sur un mois en avril.
PÉTROLE
Les cours du pétrole accentuent leurs pertes vendredi dans un contexte de perspectives d’inflation élevée qui pourraient amener la Fed à maintenir ses taux plus longtemps à leur niveau actuel, ce qui pourrait freiner la demande de brut.
Le Brent reflue de 0,57% à 80,90 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,57% à 76,43 dollars.
Les deux références du pétrole pourraient accuser des baisses hebdomadaires d’environ 4% et 5% respectivement.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)
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