Le président sortant de la Catalogne annonce son retrait de la vie politique
par Joan Faus
BARCELONE (Reuters) – Le président sortant de Catalogne, l’indépendantiste Pere Aragonès, a annoncé lundi son retrait de la vie politique au lendemain de la défaite de son parti aux élections régionales, remportées par le Parti socialiste (PSOE) de Pedro Sanchez.
Les trois partis indépendantistes catalans ont perdu dimanche la majorité au Parlement régional, qui compte 135 sièges. Ils s’adjugent 59 sièges (la majorité absolue est fixée à 68).
La branche catalane du Parti socialiste, emmenée par l’ancien ministre de la Santé Salvador Illa, a réalisé une percée avec 42 sièges mais elle devra composer avec d’autres partis pour s’assurer une majorité. Son alliée Sumar, coalition de gauche, n’a remporté que six sièges.
Illa considère la Gauche républicaine de Catalogne (ERC, Esquerra Republicana de Catalunya) de Pere Aragonès comme un partenaire potentiel.
Aragonès, qui était au pouvoir depuis 2021, a d’ores et déjà prévenu que son parti ne soutiendrait pas le PSOE, qu’il invite à se rapprocher de « Ensemble pour la Catalogne » (Junts per Catalunya) de Carles Puigdemont.
« L’ERC restera dans l’opposition, là où les électeurs nous ont placés », a-t-il dit à des journalistes.
Pere Aragonès précise sur X avoir informé son parti qu’il renonçait à son siège de député et quittait la vie politique, tout en poursuivant le combat pour une Catalogne indépendante.
Junts per Catalunya (centre-droit) a remporté 35 sièges, ERC vingt. Le CUP, autre parti indépendantiste, compte quatre sièges.
S’estimant mieux placé que Salvador Illa, Carles Puigdemont, en exil depuis 2017, s’est porté lundi candidat à la présidence de la Catalogne, soulignant qu’il refusait de soutenir les socialistes et qu’un gouvernement minoritaire séparatiste était possible. Il se trouve actuellement en France.
Le soutien des séparatistes est essentiel au président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. Au pouvoir depuis 2018, il a été reconduit pour un second mandat en novembre dernier grâce au renfort de partis indépendantistes catalans, qui ont négocié en retour une loi d’amnistie pour leur tentative de sécession en 2017.
(Reportage Joan Faus et Belen Carreno, rédigé par Aislinn Laing, version française Sophie Louet, édité par Tangi Salaün)