Alstom détaille son plan de réduction de la dette, soutenu par les actionnaires
(Reuters) – Alstom a détaillé mercredi son plan de réduction de la dette et de réforme de ses finances, prévoyant notamment une augmentation de capital d’environ 1 milliard d’euros avec maintien des droits préférentiels de souscription.
Les deux principaux actionnaires du groupe, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et Bpifrance, qui détiennent respectivement des participations de 17,4% et 7,5%, ont accepté de souscrire à l’augmentation de capital, a précisé Alstom.
Le fabricant français de trains avait évoqué l’année dernière la possibilité d’une augmentation de capital, entraînant alors la chute de l’action, tandis qu’un avertissement sur les flux de trésorerie en octobre avait clairement indiqué aux investisseurs que l’entreprise était aux prises avec des problèmes d’endettement.
L’action Alstom prenait 2,46% à 09h31 GMT à la Bourse de Paris, après avoir grimpé jusqu’à 10% plus tôt dans la matinée.
Les analystes de Jefferies ont dit prévoir une meilleure performance du groupe pour la seconde moitié de l’année fiscale et estimé que les prévisions de rentrées d’argent pour l’année entre 300 et 500 millions d’euros « semblent bonnes ».
Alstom a enregistré un flux de trésorerie négatif de 557 millions d’euros pour l’exercice se terminant en mars 2024, dépassant les attentes des analystes, qui tablaient sur 632 millions d’euros dans un sondage fourni par l’entreprise.
Les problèmes de trésorerie du groupe sont en partie liés au fait qu’Alstom a hérité de contrats problématiques après l’acquisition en 2021 des activités ferroviaires de Bombardier.
« Nous savions qu’il fallait trois, quatre ans afin de complètement intégrer (l’acquisition) », a déclaré le directeur général d’Alstom, Henri Poupart-Lafarge, lors d’un appel téléphonique avec la presse.
Le plan détaillé mercredi, qui comprend également l’émission d’obligations hybrides pour un montant d’environ 750 millions d’euros, et des cessions d’actifs déjà annoncées pour un montant d’environ 700 millions, rapporterait environ 2,45 milliards d’euros, selon les calculs de Reuters.
Une telle somme dépasserait l’objectif de réduction de la dette nette de 2 milliards d’euros d’ici mars 2025.
Henri Poupart-Lafarge a également déclaré aux analystes lors d’une conférence téléphonique qu’il pourrait y avoir d’autres cessions d’actifs, au-delà du plan de réduction de la dette, et que le groupe surveillerait également les acquisitions potentielles.
Le directeur général a ajouté que le plan de réduction de la dette devrait être exécuté au cours du premier semestre de l’année fiscale.
Alstom a affiché une hausse de 6,7% de son chiffre d’affaires annuel pour atteindre 17,62 milliards d’euros.
(Reportage Olivier Sorgho; version française Stéphanie Hamel, édité par Kate Entringer)