Wall Street attendue en recul, taux et géopolitique pèsent lourd
par CORENTIN CHAPPRON
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en baisse vendredi, tandis que les Bourses européennes reculent à mi-séance, sous la pression des tensions géopolitiques, de la posture de la Réserve fédérale et des derniers résultats du secteur des semiconducteurs.
Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street dans le rouge, le Dow Jones reculant de 0,22%, tandis que le Standard & Poor’s 500 prend 0,4% et le Nasdaq 0,62%.
À Paris, le CAC 40 cède 0,41% à 7 990,75 points vers 11h14 GMT. Le Dax à Francfort se replie de 0,65%, contre 0,55% pour le FTSE à Londres.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 décline de 0,4%, contre 0,59% pour l’EuroStoxx 50 et 0,54% pour le Stoxx 600.
Israël aurait riposté vendredi à l’attaque de grande ampleur menée par l’Iran samedi dernier, trois drones ayant été abattus au-dessus d’Ispahan.
Les investisseurs se sont réfugiés dans des actifs refuges après l’annonce de l’attaque, bien que l’Iran, qui n’a pas évoqué Israël, ait minimisé l’incident et indiqué ne pas vouloir répliquer.
Ces développements dégradent néanmoins le sentiment sur les marchés, alors que la Réserve fédérale a prévenu que ses taux demeureraient plus élevés qu’attendu par les marchés dans un contexte d’inflation persistante.
Mercredi, le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré qu’il était « approprié de donner à la politique monétaire restrictive un peu plus de temps pour d’agir ».
« Les marchés semblent en convalescence après une semaine dominée par l’anxiété suscitée, d’une part, par les tensions au Moyen-Orient et surtout d’autre part, par l’adoption par le marché d’un scénario où le relâchement des politiques monétaires pourrait prendre plus de temps », constatent les stratégistes de LBPAM.
Par ailleurs, la décision de TSMC de laisser ses dépenses en capital inchangées a déçu les investisseurs, alors que l’enthousiasme autour de la demande en semiconducteurs pour les applications d’IA a été l’un des thèmes majeurs sur les marchés actions en 2024.
Les résultats d’ASML, le spécialiste de la lithographie, ont également été moins bons qu’attendus par les investisseurs, ce qui contribue à faire pression sur le secteur.
LES VALEURS A SUIVRE A WALL STREET
Netflix a annoncé de manière inattendue qu’il ne publierait plus son nombre d’abonnés, tandis que ses prévisions de chiffre d’affaires pour le deuxième trimestre ont déçu les attentes.
Sony Pictures Entertainment et Apollo Global Management discutaient d’une offre conjointe pour acquérir Paramount Global.
LES VALEURS A SUIVRE EN EUROPE
L’Oreal a fait état jeudi d’une hausse de 9,4% de son chiffre d’affaires en comparable au premier trimestre, et avance de 4%.
Renault perd 3,07% après que Nissan Motor, partenaire du groupe français, a réduit vendredi sa prévision de bénéfice d’exploitation annuel de 14,5%.
Sodexo a déclaré vendredi prévoir une croissance organique de son chiffre d’affaires pour 2024 dans le haut de la fourchette de 6% à 8%, ce qui fait progresser le cours de 3,88%.
Schneider Electric recule de 2,35% après avoir annoncé des discussions avec Bentley Systems concernant une potentielle transaction.
Pluxee a relevé vendredi ses objectifs de croissance organique des ventes et de marge d’Ebitda pour 2024 et bondit de 8,36%.
Ipsos a fait état jeudi d’un chiffre d’affaires de 557,5 millions d’euros au premier trimestre, contre 532 millions il y a un an, et chute de 8,48%.
TAUX
La recherche d’actifs sûrs soutient les obligations souveraines, dont les rendements déclinent aux Etats-Unis et en Europe.
Le rendement du dix ans allemand s’affaiblit de 3,2 pb à 2,462%, celui du taux à deux ans perd 1 pb à 2,974%.
Le rendement du Treasury à dix ans décline de 5,7 pb à 4,5899%, tandis que le deux ans se replie de 2,8 pb à 4,9622%.
CHANGES
Les devises varient peu dans un contexte attentiste.
Le dollar est stable face à un panier de devises de référence, l’euro fait du surplace à 1,0641 dollar, et la livre sterling perd 0,06% à 1,2428 dollar.
PETROLE
Les cours du brut déclinent, les marchés estimant que la riposte rapportée d’Israël à l’attaque de grande ampleur de l’Iran samedi semble limitée, ce qui éloigne les risques d’un embrasement du Moyen-Orient. Téhéran a de fait déclaré ne pas prévoir de riposter à l’attaque.
Le Brent s’érode de 0,76% à 86,45 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) abandonne 0,75% à 82,11 dollars.
(Rédigé par Corentin Chappron, édité par Blandine Hénault)
