Une vingtaine de pays demandent à réviser le règlement sur la déforestation
par Kate Abnett
BRUXELLES (Reuters) – Une vingtaine de pays membres de l’Union européenne (UE) ont demandé mardi à Bruxelles de réviser, voire de suspendre, le Règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts (REUD), estimant qu’il pourrait nuire aux agriculteurs du bloc.
Le texte, publié au Journal officiel de l’UE en juin 2023, et qui doit entrer en vigueur fin décembre pour les entreprises, vise à interdire l’importation dans l’UE de café, de boeuf, de soja et d’autres denrées agricoles si leur culture engendre la destruction des forêts de la planète.
Les entreprises devront confirmer que leurs produits ont été fabriqués sur des terres non déboisées ou dégradées après le 31 décembre 2020. Le règlement s’applique de la même manière aux produits provenant de l’intérieur et de l’extérieur de l’UE. Les petites entreprises bénéficieront d’une période d’adaptation plus longue, jusqu’en juin 2025.
Les ministres de l’Agriculture de 20 des 27 pays membres de l’UE ont apporté leur soutien à une proposition de l’Autriche visant à réviser le texte, a déclaré le ministre autrichien de l’Agriculture, Norbert Totschnig.
« Nous appelons désormais la Commission à suspendre temporairement ces règles afin de favoriser une mise en oeuvre réaliste, tout en effectuant une révision du texte », a dit Norbert Totschnig dans un communiqué.
Trois responsables européens ont confirmé à Reuters que quelque 20 pays avaient apporté leur soutien à l’appel de l’Autriche lors d’une réunion à huis clos. La France, l’Italie, la Pologne et la Suède figurent notamment parmi les pays ayant soutenu la proposition de Vienne.
Plusieurs réglementations européennes sur la protection de l’environnement sont aujourd’hui remises en cause par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’UE, soucieux de calmer la colère des agriculteurs, qui protestent dans toute l’Europe contre les normes imposées par Bruxelles.
L’Autriche demande notamment de « réduire drastiquement » au sein de l’UE la charge administrative que représente pour les entreprises l’établissement d’une déclaration attestant que leurs produits n’ont pas été cultivés sur une terre déboisée, et de repousser la date butoir pour la mise en oeuvre du texte.
Un porte-parole de la Commission européenne n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.
(Avec la contribution de Jake Spring; version française Camille Raynaud, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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