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L’Onu vote en faveur d’un cessez-le-feu immédiat à Gaza, le Hamas prêt à un échange de prisonniers

NATIONS UNIES (Reuters) – Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi, pour la première fois depuis le début des hostilités entre le Hamas et Israël, une résolution appelant à un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza, un vote rejeté par Benjamin Netanyahu mais salué par le Hamas, qui se dit prêt à un échange « immédiat » de prisonniers.

Les Etats-Unis, dont le projet de résolution s’était heurté vendredi dernier aux vetos de la Russie et de la Chine, se sont abstenus lors du vote de ce nouveau texte, qui était proposé par les dix membres non permanents du Conseil de sécurité.

La résolution a ainsi été adoptée par 14 voix.

« Le peuple palestinien souffre grandement. Ce bain de sang dure depuis trop longtemps. Il est de notre obligation de mettre un terme à ce bain de sang, avant qu’il ne soit trop tard », a plaidé l’ambassadeur d’Algérie à l’Onu, Amar Bendjama.

En réaction, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a décidé d’annuler le déplacement d’une délégation israélienne à Washington, qui était prévu cette semaine afin de discuter d’une alternative aux plans opérationnels de Tsahal pour Rafah, a fait savoir son cabinet.

Le chef du gouvernement israélien a déploré un « net recul » des Etats-Unis au regard de la situation, estimant que leur changement d’attitude risquait d’entraver les efforts de guerre à Gaza et la libération de quelque 130 otages toujours détenus dans l’enclave palestinienne.

A l’inverse, le Hamas s’est félicité du vote dans un communiqué, se disant prêt à un échange « immédiat » de prisonniers avec Israël.

Le porte-parole de la Maison blanche, John Kirby, a déclaré à des journalistes que l’administration américaine n’avait pas été informée à ce stade d’un changement d’agenda de la partie israélienne.

« Nous avons hâte d’avoir une discussion sur les options et les alternatives à une offensive terrestre majeure, et nous ne pensons pas qu’une offensive terrestre à Rafah soit le bon plan d’action ».

Il s’est dit « très déçu » par la réaction israélienne.

ATTAQUES SUR RAFAH

Les attaques israéliennes sur Rafah, dans le sud de l’enclave palestinienne, se sont intensifiées, faisant trente morts ces dernières 24 heures, tandis que les opérations militaires visant les hôpitaux se poursuivaient.

La médiation du Qatar et de l’Egypte, encouragée par les Etats-Unis, n’a pour le moment pas abouti à un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas, chacune des deux parties demeurant inflexible.

Un responsable palestinien proche des négociations a expliqué à Reuters que les différends entre les deux parties n’étaient pas encore résolus, reportant la faute sur Israël et les Etats-Unis qui refuseraient de s’engager à mettre fin à la guerre.

Les dernières attaques israéliennes ont visé la ville de Rafah, où se sont réfugiés plus d’un million de Palestiniens. Selon les médecins palestiniens, 30 personnes y ont été tuées durant les dernières 24 heures.

« A chaque bombardement à Rafah, nous craignons l’arrivée des chars. Les dernières 24 heures ont été l’une des pires journées depuis notre arrivée à Rafah », écrit par message à Reuters Abou Khaled, père de sept enfants.

« A Rafah, nous avons faim, nous n’avons pas de toit et notre avenir est incertain. Sans perspective de cessez-le-feu, nous pouvons mourir ou être déplacés ailleurs, dans le nord ou le sud » de l’Egypte, ajoute-t-il.

Une frappe israélienne sur une maison de Deir Al Balah, dans le centre de la bande de Gaza, a par ailleurs fait 18 morts, ont déclaré des médecins palestiniens.

Les combats se poursuivaient lundi autour des hôpitaux palestiniens, les hôpitaux d’Al Amal et Nasser, à Kahn Younès, étant assiégés par les forces israéliennes.

Les troupes israéliennes poursuivent « leurs raids ciblés sur les infrastructures terroristes à Al Amal », a déclaré Tsahal lundi, ajoutant que « 20 terroristes ont été éliminés le jour précédent à Al Amal ».

L’armée israélienne a ajouté que les « opérations précises se poursuivaient dans l’hôpital Al Chifa ».

Reuters n’a pu vérifier indépendamment les informations des deux parties et n’a pu accéder aux hôpitaux de la bande de Gaza.

(Reportage additionnel de Dan Williams à Jérusalem et de Suleiman Al-Khalidi à Amman, rédaction de Nidal Al-Mughrabi, version française Corentin Chappron et Sophie Louet, édité par Kate Entringer)

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