Attal tente de calmer la colère paysanne, nouvelle loi Egalim en vue
par Elizabeth Pineau
PARIS (Reuters) – Le Premier ministre français, Gabriel Attal, s’est efforcé mercredi de calmer la colère du monde paysan via la mise en oeuvre rapide d’un train de mesures et un nouveau projet de loi Egalim visant à favoriser une juste rémunération des exploitants.
Près de trois semaines après un premier plan d’action, le chef du gouvernement a fait le point à l’approche du 60e Salon de l’agriculture que le président Emmanuel Macron doit inaugurer samedi, porte de Versailles à Paris.
« Je suis parfaitement lucide que nos agriculteurs attendent de voir pour y croire », a dit Gabriel Attal, affirmant que « 100% des dossiers » relatifs aux 62 engagements pris fin janvier étaient « ouverts ».
Il a annoncé la présentation « d’ici l’été » d’un nouveau projet de loi Egalim, notamment destiné à mieux encadrer la « construction du prix » afin de mieux protéger le revenu des producteurs.
Autre annonce du chef du gouvernement : le classement rapide du secteur de la production agricole parmi les métiers en tension, ce qui ouvrira la voie à l’emploi de personnel étranger dans ce secteur.
Le Premier ministre a redit son intention d’inscrire la notion de souveraineté alimentaire dans le Projet de loi d’orientation agricole qui arrivera le 12 mars au Sénat en vue d’une adoption « mi-avril ».
ACTIONS AU SALON DE L’AGRICULTURE
Gabriel Attal a aussi confirmé la mise en oeuvre rapide des mesures déjà annoncées concernant notamment le versement d’aides d’urgence, la simplification administrative, la réduction des normes, la pause dans le plan anti-pesticides Ecophyto et l’avance de trésorerie sur le carburant GNR.
Bruno le Maire a fait le point sur les contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et notamment signalé des dysfonctionnements dans deux centrales d’achats européennes.
Une source gouvernementale a déclaré à Reuters que l’enveloppe consacrée à la crise agricole ne devrait pas dépasser les 400 millions d’euros débloqués fin janvier, dans un contexte de disette budgétaire annoncé par Bercy.
« Nous serions malhonnêtes de ne pas reconnaître que les choses tendent à aller dans le bon sens », a réagi devant la presse le président des Jeunes agriculteurs (JA), Arnaud Gaillot. « Enfin Gabriel Attal parle du revenu ! », a écrit la Confédération paysanne sur le réseau X, réclamant un calendrier sur le sujet.
L’organisation de défense de l’Environnement Greenpeace dénonce pour sa part dans un communiqué un Premier ministre qui « préfère une industrialisation délétère à une transition agro-écologique nécessaire. »
Au chapitre politique, Gabriel Attal s’est dit prêt à débattre avec la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, alors que l’agriculture s’annonce comme l’un des thèmes de la campagne pour les élections européennes du 9 juin.
« J’ai proposé ce débat à Madame Le Pen. Elle ne veut pas, ça montre qu’elle n’est pas à l’aise », a dit Gabriel Attal.
Emmanuel Macron a reçu mardi à l’Elysée les principaux syndicats agricoles, la FNSEA et les JA, après la Coordination rurale, la Confédération paysanne et le Modef la semaine dernière.
Les agriculteurs ont encore manifesté en divers endroits ces derniers jours, une mobilisation d’une moindre ampleur qu’en janvier, qui avait vu des convois atteindre les portes de Paris. Des manifestations paysannes ont aussi lieu dans d’autres pays d’Europe, en Grèce et en Espagne notamment.
Des actions sont prévues lors de la visite d’Emmanuel Macron au Salon de l’agriculture, vitrine annuelle d’une profession inquiète pour son avenir – il y avait 389.000 exploitations agricoles en France en 2020, un chiffre en baisse de 100.000 sur dix ans.
« On appelle à des actions pour le sensibiliser, on ne peut pas faire un Salon de l’agriculture normal comme s’il n’y avait rien eu ces dernières semaines et que tout se passait bien », a dit Arnaud Gaillot sur TF1.
(Reportage Elizabeth Pineau avec Sybille de la Hamaide, édité par Kate Entringer et Blandine Hénault)
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