EDF: La chute des prix va peser après un exercice 2023 « exceptionnel »
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par Benjamin Mallet
PARIS (Reuters) – EDF a annoncé vendredi un bénéfice net de 10 milliards d’euros au titre de 2023, grâce en particulier à la hausse des prix de vente de l’électricité, mais le groupe a prévenu que leur chute sur les marchés allait peser sur ses performances en 2024.
Comme indiqué par des sources à Reuters, l’électricien public a aussi admis que cette chute ne facilitait pas la signature de contrats à moyen et long termes avec ses clients et avec ses concurrents – tels que Engie ou TotalEnergies -, pourtant au coeur de sa nouvelle stratégie, car les acheteurs potentiels préfèrent s’approvisionner à court terme.
« Quand les prix court terme (ont baissé) à la vitesse qu’ils ont connue depuis deux mois, on n’a pas vu une demande énorme émerger », a dit son PDG, Luc Rémont, lors d’une conférence de presse.
« Mais ce n’est pas forcément très avisé de se dire qu’on se ‘source’ à court terme, parce que si demain les prix remontaient pour des raisons qu’on ne peut pas prévoir, ceux qui n’auront pas fait l’effort de (…) sécuriser (leur) approvisionnement sur le moyen terme se retrouveront à nouveau dans un cycle haussier », a-t-il ajouté.
Evoquant des « résultats exceptionnels », EDF a enregistré au titre de 2023 un résultat net part du groupe de 10,0 milliards d’euros (contre une perte de 17,9 milliards en 2022), un bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) de 39,9 milliards (contre -5 milliards) et un chiffre d’affaires de 140 milliards (-2,1%).
Le groupe a cependant prévu une baisse de son Ebitda cette année, en raison notamment d’un « effet prix » négatif de 8 à 11 milliards d’euros.
« Nous n’envisageons pas de prix plancher pour l’électricité. En revanche, si les prix de l’électricité étaient durablement faibles, il conviendrait de s’interroger évidemment sur l’état de la demande et sur l’état de l’économie de l’électricité pour savoir comment financer les investissements. Cette question devrait être posée », a dit Luc Rémont.
« TROUVER UN CHEMIN » AVEC LONDRES
EDF, dont l’Etat français est redevenu l’unique actionnaire en juin dernier, a en outre dû enregistrer une dépréciation de 12,9 milliards d’euros (7,9 milliards après impôts) liée aux nouveaux retard et surcoût du projet de centrale nucléaire britannique d’Hinkley Point C et à un écart d’acquisition (« goodwill ») d’EDF Energy.
Alors que des sources ont déclaré que la France souhaitait une nouvelle contribution financière du gouvernement britannique aux projets de centrales nucléaires d’EDF en Grande-Bretagne, Luc Rémont a indiqué que le groupe discutait avec Londres du financement à long terme d’Hinkley Point C (HPC) et de Sizewell C, projet pour lequel il n’a pas encore pris de décision d’investissement.
Soulignant que HPC restait « un projet rentable » pour EDF, il s’est aussi déclaré confiant dans la capacité du groupe et du gouvernement français à s’entendre avec la Grande-Bretagne.
« On est dans une relation de partenariat avec les autorités britanniques, c’est l’intérêt des autorités britanniques que nous soyons un partenaire solide pour réaliser ce projet dans les meilleures conditions. Et donc, j’ai confiance dans le fait que nous allons trouver un chemin avec les autorités britanniques, à la fois sur Hinkley Point et sur Sizewell. »
L’endettement financier net d’EDF a nettement baissé, pour s’établir à 54,4 milliards d’euros à fin 2023, contre 64,5 milliards à fin 2022, tandis que son cash-flow a atteint 9,3 milliards l’an dernier (contre -24,6 milliards), ce qui lui a permis de financer des investissements nets d’environ 19 milliards.
Le groupe vise pour 2026 un endettement financier net sur Ebitda inférieur ou égal à 2,5 fois (contre 1,36 à fin 2023) et une dette économique ajustée sur Ebitda inférieure ou égale à 4 (contre 2,26).
Après avoir redressé la production de son parc nucléaire français en 2023, EDF a en outre confirmé ses objectifs en la matière, dans des fourchettes de 315 à 345 térawatts-heure (TWh) en 2024 et 335 à 365 TWh pour 2025 et 2026.
(Reportage Benjamin Mallet ; édité par Zhifan Liu et Jean-Stéphane Brosse)
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