Nouvel assaut israélien sur Khan Younès, les chars coupent l’accès à deux hôpitaux
par Bassam Masoud et Nidal al-Mughrabi
GAZA/DOHA (Reuters) – L’avancée des chars israéliens sur Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza, a coupé l’accès à deux hôpitaux lundi, aggravant la situation humanitaire dans le territoire palestinien, qui « ne pourrait être pire » selon le chef de la diplomatie européenne.
L’armée israélienne a intensifié son offensive la semaine dernière contre Khan Younès, considérée désormais comme le principal bastion du Hamas palestinien.
Cette nouvelle phase de la guerre déclenchée le 7 octobre dernier après l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël est d’une intensité sans précédent selon les habitants, confrontés à des bombardements aériens, terrestres et navals.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 25.295 personnes ont été tuées – sur une population de 2,3 millions d’habitants – dans l’enclave depuis le 7 octobre.
L’armée israélienne a rapporté pour sa part que trois de ses soldats avaient été tués lundi dans le sud de Gaza.
La majorité des civils palestiniens sont désormais massés, dans des conditions très précaires, dans les villes de Deir al Balah et Rafah, respectivement au nord et au sud de Khan Younès.
Le Croissant-Rouge palestinien a déclaré avoir perdu tout contact avec son personnel à l’hôpital Al Amal à Khan Younès, le principal établissement de l’organisation, des chars israéliens stationnant à l’extérieur.
Plus à l’Ouest, les chars israéliens ont atteint pour la première fois le quartier d’Al Maouassi, près de la côte méditerranéenne, coupant l’accès à l’hôpital Al Khair et se postant autour de l’université d’Al Aqsa.
L’hôpital Nasser, plus grand établissement encore en activité à Gaza, est submergé par les blessés, selon des témoins.
Le porte-parole du ministère de la Santé de Gaza, Achraf al Kidra, a déclaré dans un communiqué que des dizaines de morts et de blessés se trouvaient dans les zones ciblées par les troupes israéliennes.
NETANYAHU DEMENT UN ACCORD SUR LES OTAGES
La situation humanitaire dans la bande de Gaza « ne pourrait être pire », a déclaré lundi le représentant de la diplomatie de l’Union européenne Josep Borrell, avant une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
Reçu à Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, Riyad al-Maliki, a renouvelé son appel à une cessez-le-feu humanitaire à Gaza.
« Le système de santé s’est effondré. Les Palestiniens blessés ne peuvent se faire soigner à Gaza, et ils ne peuvent quitter Gaza pour être pris en charge ailleurs », a-t-il déploré.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a de nouveau écarté, dimanche et lundi, tout accord avec le Hamas en vue de la libération des otages encore détenus à Gaza, soulignant que le mouvement palestinien n’avait pas fait de « réelle proposition ».
Sami al Zouhri, représentant de la branche politique du Hamas en exil, a déclaré lundi à Reuters que son mouvement était ouvert à « toutes les initiatives et propositions, mais que tout accord devait être fondé sur la fin de l’agression et de l’occupation » de Gaza.
En Israël, un groupe de familles d’otages, le Hostages and Missing Persons Families Forum, a exigé dans un communiqué que Benjamin Netanyahu « déclare clairement que nous n’abandonnerons pas les civils, les soldats et les autres personnes enlevées lors de la débâcle d’octobre ».
Le chef du gouvernement israélien a dit dimanche rejeter les termes « des monstres du Hamas ».
« Il n’y a pas de réelle proposition du Hamas », a-t-il réaffirmé lundi, alors que des rumeurs évoquaient un compromis en vue de la libération d’otages sous l’égide des Etats-Unis, de l’Egypte et du Qatar.
« Je le dis aussi clairement que je le peux, car il y a beaucoup de déclarations incorrectes qui sont certainement douloureuses pour vous », a dit Benjamin Netanyahu à des proches d’otages, selon des propos rapportés par ses services.
« A l’inverse, a-t-il ajouté, il y a de notre part une initiative sur laquelle je ne vais pas m’étendre. »
(Reportage Nidal al-Mughrabi à Doha et Bassam Masoud à Gaza ; rédaction Peter Graff ; version française Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)
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