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L’Europe consolide encore avant les « minutes » de la Fed

par Claude Chendjou

PARIS (Reuters) – Les Bourses européennes ont terminé en baisse mercredi et Wall Street était également dans le rouge à mi-séance, les marchés continuant d’opter pour de la prudence en ce début d’année après le rallye enregistré à la fin de 2023 dans l’attente de nouveaux indicateurs sur la trajectoire des taux d’intérêt et l’économie.

À Paris, le CAC 40 a fini en repli de 1,58% à 7.411,86 points avec une baisse de LVMH (-3,81%), Kering (-3,02%) et Hermès (-1,90%). Le Footsie britannique a abandonné 0,51% et le Dax allemand a cédé 1,38%.

L’indice EuroStoxx 50 a reflué de 1,43%, le FTSEurofirst 300 de 0,79% et le Stoxx 600 de 0,86%.

Ce dernier indice, qui a bondi de 12,7% sur l’ensemble de 2023, enregistre ainsi sa seconde session consécutive de repli depuis le début de 2024, tombant à un creux de trois semaines, sous le coup du recul du compartiment des ressources de base (-2,18%), de la finance (-2,43%), de la technologie (-1,91%) et des valeurs du luxe(-2,65%).

De nombreux analystes prévoient une baisse des taux de la Banque centrale européenne (BCE), de la Banque d’Angleterre (BoE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed) cette année, avec une première réduction dès octobre. Si cette hypothèse n’est pour le moment pas remise en cause, ils espèrent que les données sur l’emploi américain et l’inflation en zone euro, prévues vendredi conforteront cet espoir, alors que sera publié ce mercredi à 19h00 GMT le compte rendu de la dernière réunion de la Fed.

« Si quelque chose qui ne figure pas dans le scénario se produit, alors il peut y avoir un risque de déception (…) », souligne Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell.

« Les marchés ne font que reprendre leur souffle désormais, attendant un certain degré de confirmation, et il n’y a pas d’importantes nouvelles pour le moment », ajoute-t-il.

VALEURS EN EUROPE

Alstom, plus important repli du CAC 40, a fini en baisse de 9,90% après une suspension du titre dans le sillage de la décision de Barclays maintenir sa recommandation sur l’industriel à « sous-pondérer » avec un objectif de cours ramené à 8 euros.

Atos a chuté de 5,75% après avoir gagné jusqu’à 12% en tout début de séance à la suite de l’annonce de discussions avec Airbus (-2,92%) pour le rachat de son activité BDS (Big data & security).

Ryanair a abandonné 4,92%, le groupe ayant prévenu que certaines agences de voyages en ligne avaient cessé de proposer à la vente ses vols.

ASML a reculé de 2,85% continuant de pâtir de la révocation partielle d’une licence d’exportation vers la Chine.

Maersk a progressé de 5,11% à la faveur du relèvement de la recommandation de Goldman Sachs à « neutre » contre « vendre ».

A WALL STREET

Au moment de la clôture en Europe, le Dow Jones recule de 0,62%, le Standard & Poor’s 500 de 0,67% et le Nasdaq de 0,95%.

« La baisse d’hier, d’aujourd’hui et peut-être des prochaines semaines provient du fait que les gens prennent leurs bénéfices et réévaluent les hypothèses sur le rythme de baisse des taux évoqué à la fin de l’année dernière », explique Ken Polcari, directeur associé chez Kace Capital Advisors.

Les groupes technologiques Nvidia, Apple et Tesla reculent de 0,86% à 3,28% dans le sillage de la remontée des rendement souverains aux Etats-Unis.

LES INDICATEURS DU JOUR

L’activité manufacturière aux Etats-Unis s’est redressée plus que prévu en décembre tout en restant en territoire de contraction, avec un indice ISM à 47,4.

Le nombre d’offres d’emploi aux Etats-Unis a légèrement reculé en novembre, signe d’un marché du travail qui ralentit avec la hausse massive des taux d’intérêt de la Fed, montre le dernier rapport « Jolts » (Job Openings and Labor Turnover Survey) du département du Travail publié mercredi.

Le nombre de chômeurs en Allemagne a légèrement augmenté en décembre, de 5.000 en données désaisonnalisées pour atteindre 2,703 millions, montrent les chiffres de l’Office pour l’emploi, qui font ressortir un taux de chômage à 5,9 %.

CHANGES

Le dollar prend 0,38% face à un panier de devises de référence après une hausse de 0,86% mardi dans l’attente de nouveaux indicateurs aux Etats-Unis. Le billet vert est à un sommet de deux semaines

L’euro recule de 0,39% à 1,0904 dollar, à un creux depuis décembre. La veille, la monnaie unique européenne a accusé sa plus forte baisse en une séance (-0,95%) depuis juillet.

La livre sterling gagne 0,18% à 1,2637 dollar.

TAUX

Les tensions sur le marché obligataire se poursuivent avec notamment le rendement du dix ans américain qui a franchi la barre des 4%.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini en repli de près de cinq points, à 2,024% dans une séance volatile où il a grimpé jusqu’à 2,105%.

PÉTROLE

Le marché pétrolier monte mercredi, une perturbation sur le principal gisement pétrolier en Libye ayant renforcé les craintes que les tensions au Moyen-Orient ne réduisent les approvisionnements en brut dans le monde.

Le Brent avance de 2,69% à 77,93 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 2,91% à 72,43 dollars.

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Jean Terzian)

 

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