Corée du Sud: Le chef de l’opposition poignardé
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Le chef de file de l’opposition sud-coréenne, Lee Jae-myung, a été poignardé au cou mardi lors d’une visite à Busan et transféré dans une unité de soins intensifs à l’hôpital universitaire de Séoul où il se rétablit, a déclaré son parti.
Battu de peu lors de l’élection présidentielle de 2022, Lee Jae-myung a été opéré et il est conscient, a déclaré à la presse le porte-parole du Parti démocrate, Kwon Chil-seung.
Le personnel médical soupçonne une lésion de la veine jugulaire, a-t-il dit.
Kwon Chil-seung a condamné l’attaque en la qualifiant de « terreur politique ».
Lee Jae-myung a été agressé par un homme lors d’une visite d’un site envisagé pour la construction d’un aéroport.
L’assaillant, qui portait une couronne de papier à l’effigie de Lee Jae-myung, s’est approché et lui a demandé un autographe alors que ce dernier s’exprimait au milieu d’une foule de partisans et de journalistes. Il s’est alors élancé vers lui et l’a attaqué, selon des images vidéo de l’incident.
Lee Jae-myung a été transféré de l’hôpital universitaire de Busan à celui de Séoul, des examens et des soins ayant permis d’établir que sa vie n’était pas en danger.
Un responsable de la police de Busan, Son Je-han, a déclaré lors d’un point de presse que l’agresseur était né en 1957 et qu’il avait utilisé un couteau de 18 cm acheté sur Internet. Il n’a pas identifié le suspect et a déclaré que le mobile de l’attaque était en cours d’investigation.
La police va demander une inculpation pour tentative de meurtre, ont indiqué les médias.
Un groupe de personnes, parmi lesquelles des policiers, a immédiatement maîtrisé l’assaillant, selon les images. Jin Jeong-hwa, partisan de Lee Jae-myung qui diffusait en direct la visite du chef de l’opposition, a déclaré à Reuters qu’une vingtaine de policiers se trouvaient sur place au moment des faits.
Des photos montrent Lee Jae-myung gisant au sol, sur le dos, yeux fermés, tandis que des personnes l’entourant tiennent un mouchoir contre le côté gauche de son cou.
Le président Yoon Suk-yeol a condamné l’attaque, décrite comme un « acte impardonnable », ont fait savoir ses services. Il a exprimé sa vive inquiétude pour Lee Jae-myung et demandé que celui-ci reçoive les meilleurs soins possibles.
« Ce type de violence ne doit jamais être toléré, quelles que soient les circonstances », a déclaré le président, cité par son bureau.
Ancien gouverneur de la province de Gyeonggi province, Lee Jae-myung est actuellement jugé pour des accusations de corruption liées à un projet de développement à Seongnam, près de Séoul, lorsqu’il était maire de la ville. Il nie toute malversation, dénonçant un « complot politique ».
Les prochaines élections législatives en Corée du Sud sont prévues en avril.
La Corée du Sud a un passé de violence politique, bien qu’elle ait mis en place des restrictions sévères sur la possession d’armes à feu. La police est présente lors des grands événements, mais les dirigeants politiques ne bénéficient généralement pas d’une protection rapprochée.
(Reportage Hyonhee Shin, Ju-min Park, Soo-hyang Choi, Josh Smith, Jihoon Lee; Rédigé par Jack Kim ; version française Jean Terzian et Gaëlle Sheehan)