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La République autoproclamée du Haut-Karabakh annonce sa dissolution

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par Felix Light

GORIS, Arménie (Reuters) – Les autorités du Haut-Karabakh ont annoncé jeudi la dissolution de leurs institutions, actant la disparition de leur république indépendante et la fin de trente ans de lutte séparatiste après leur défaite militaire contre l’Azerbaïdjan la semaine dernière.

Dans un communiqué, elles ont déclaré que la République autoproclamée de l’Artsakh, située en territoire azerbaïdjanais et non reconnue par la communauté internationale, « cesserait d’exister » au 1er janvier.

La capitulation des séparatistes a déclenché un vaste exode de la population arménienne locale craignant représailles et exactions. Plus de la moitié des 120.000 Arméniens du Haut-Karabakh ont fui l’enclave pour gagner l’Arménie depuis la prise du territoire montagneux par Bakou après une opération militaire éclair le 19 septembre, selon les autorités d’Erevan.

A ce jour, 65.036 personnes sont arrivées en Arménie, a déclaré jeudi une porte-parole du Premier ministre arménien Nikol Pachinian.

« L’analyse de la situation montre que dans les prochains jours, il n’y aura plus d’Arméniens dans le Haut-Karabakh », a estimé par la suite Nikol Pachinian, dénonçant un « nettoyage ethnique ».

L’Azerbaïdjan rejette cette accusation, en affirmant qu’il garantira les droits civiques des Arméniens du Karabakh, sans convaincre ces derniers, qui connaissent la longue histoire sanglante entre les deux camps depuis la chute de l’Union soviétique en 1991.

« C’est une des pages les plus sombres de notre histoire », a déclaré le père David, un prêtre arménien de 33 ans qui s’est rendu à la frontière avec l’Azerbaïdjan pour accueillir les réfugiés. « Toute l’histoire arménienne est marquée par les épreuves. »

CRISE HUMANITAIRE

Plusieurs puissances occidentales dont les Etats-Unis et la France ont manifesté leur inquiétude quant à la situation humanitaire et demandé à l’Azerbaïdjan d’autoriser la venue d’observateurs internationaux sur le territoire.

« L’Azerbaïdjan doit rétablir un accès humanitaire international sans entrave, notamment depuis l’Arménie, aux agences des Nations Unies et assurer sans délai un accès complet et sans entrave de l’assistance humanitaire au bénéfice des populations affectées », a déclaré jeudi la porte-parole du Quai d’Orsay lors d’un point de presse.

La France a annoncé mercredi le déblocage d’une aide financière supplémentaire de 7 millions d’euros destinée aux ONG, aux agences des Nations unies et à la Croix-Rouge en Arménie, portant à 12,5 millions d’euros son aide aux réfugiés sur place.

Samantha Power, directrice d’USAID, l’agence fédérale des Etats-Unis pour le développement international, a dit cette semaine avoir eu connaissance d’informations très troublantes faisant état de violences contre les civils.

Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lui a assuré mercredi lors d’un entretien que « seules les formations armées arméniennes illégales et les installations militaires avaient été ciblées », selon Bakou.

Les services de la présidence azerbaïdjanaise ont déclaré jeudi qu’Ilham Aliev s’était rendu à Jabrayil, une ville située en bordure sud du Haut-Karabakh, détruite par les forces arméniennes dans les années 1990 et reconquise par l’Azerbaïdjan à l’automne 2020.

Le chef de l’Etat azerbaïdjanais a qualifié la semaine dernière les dirigeants séparatistes de « junte criminelle » qui devront rendre des comptes devant la justice.

Ruben Vardanian, à la tête du gouvernement séparatiste entre novembre 2022 et février 2023, arrêté mercredi par l’Azerbaïdjan, a été inculpé jeudi de financement du terrorisme et de franchissement illégal de la frontière azerbaïdjanaise.

Entre 1988 et 1994, la première guerre du Haut-Karabakh lors de la sécession du territoire a fait 30.000 morts et un million de déplacés, dont plus de la moitié d’Azéris.

Selon le chercheur Thomas de Waal, environ 500.000 Azéris du Haut-Karabakh ont alors été expulsés de chez eux, tandis que 350.000 Arméniens ont quitté l’Azerbaïdjan et 186.000 Azerbaïdjanais ont quitté l’Arménie.

A l’automne 2020, Bakou a reconquis une partie du Haut-Karabakh à l’issue d’un conflit de 44 jours puis s’est emparé de sa totalité lors de son opération du 19 septembre.

(Edité par Guy Faulconbridge, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Kate Entringer)

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