Les inquiétudes sur la Chine et la dette US poussent à la prudence
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait ouvrir en légère baisse et les Bourses européennes reculent à mi-séance mercredi, l’heure n’étant pas à la prise de risque pour la dernière séance du mois face aux incertitudes sur le plafond de la dette américaine et aux signes de ralentissement économique en Chine. Les « futures » sur indices new-yorkais laissent présager une ouverture de Wall Street en baisse de 0,2%. À Paris, le CAC 40 perd 0,52% à 7.172,28 à 11h08 GMT, au plus bas depuis fin mars. À Francfort, le Dax cède 0,4% et à Londres, le FTSE 0,12%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,17%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,24%.
Ce dernier s’achemine vers son plus important repli mensuel depuis décembre et l’indice MSCI monde pourrait aussi finir le mois de mai sur une performance négative. L’économie chinoise continue de montrer des signes de ralentissement: l’indice PMI manufacturier officiel s’est contracté plus que prévu en mai tandis que la croissance de l’activité des services a ralenti à son rythme le plus lent en quatre mois.
Les places boursière en Chine ont à nouveau fini dans le rouge et le Hang Seng à Hong Kong, en perdant près de 2%, frôle le « bear market », soit une baisse supérieure à 20% par rapport à son pic de janvier.
« Si le marché espérait que la Chine vienne à la rescousse, je pense qu’il se trompe. Le COVID-19 a fait beaucoup de dégâts structurels à l’économie chinoise », a déclaré Michael Hewson, chez CMC Markets.
Aux Etats-Unis, la tendance sera à nouveau axée sur le dossier du plafond de la dette publique. L’accord négocié par le président Joe Biden et le « speaker » de la Chambre des représentants Kevin McCarthy a franchi un obstacle important mardi soir, en obtenant le feu vert d’une commission parlementaire pour un débat en séance sur l’ensemble du texte.
Un vote à la chambre basse pour son adoption est attendu ce mercredi.
VALEURS EN EUROPE
Sur les Bourses d’Europe, le manque de dynamisme de l’économie chinoise pénalise notamment les secteurs de l’automobile (-0,72%), des ressources de base (-0,7%) et l’industrie du luxe (-1,6%).
Aux valeurs individuelles, LVMH, TotalEnergies et Kering figurent parmi les plus fortes baisses du CAC 40, avec des replis de 1,33% à 2,59%, tandis que Veolia, valeur défensive, gagne 2,20%.
TAUX Les rendements obligataires en zone euro baissent fortement, l’annonce dans la matinée d’une ralentissement de l’inflation en France et dans plusieurs Länder allemands, dont en Rhénanie du Nord-Westphalie, relançant les spéculations sur le fait que la Banque centrale européenne soit plus proche de la fin du cycle de resserrement qu’attendu auparavant.
La première estimation de l’inflation pour toute l’Allemagne est prévue à 12h00 GMT.
Les rendements du Bund et de l’OAT à dix reculent à leur plus bas niveau depuis près de trois semaines, à 2,252% et 2,825% respectivement.
Leur équivalent américain lâche quatre points de base à 3,6522%.
« L’inflation reste élevée mais les tensions globales sur les prix s’atténuent, ce qui signifie que les banques centrales pourraient avoir besoin d’une politique monétaire moins restrictive », a déclaré Sébastien Fellechner, chez DZ Bank, qui s’attend toujours à deux autres hausses de taux de 25 points de base de la BCE.
Le vice-président de l’institution, Luis de Guindos, a qualifié de « positives » les chiffres de l’inflation en Europe, tandis que le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré que l’inflation pourrait avoir dépassé son pic en France.
CHANGES
Dans le sillage du recul des rendements obligataires européens, l’euro sz replie de 0,51% à 1,0678 dollar.
Le dollar, profitant en outre des incertitudes sur l’économie chinoise, s’apprécie de 0,35% face à un panier de devises de référence.
PÉTROLE/METAUX
Les inquiétudes liées à la demande chinoise affectent les prix pétroliers: le Brent cède 2,33% à 71,83 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,52% à 67,71 dollars.
Les cours du cuivre et de l’aluminium reculent aussi pour la même raison.
(Laetitia Volga, édité par Blandine Hénault)