Mort du pasteur Jean-Pierre Zurn, figure genevoise de l’aide aux réfugiés
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Figure genevoise de l’aide aux réfugiés, le pasteur protestant Jean-Pierre Zurn s’est en allé, le samedi 13 mai, à l’âge de 82 ans. En tant qu’aumônier à l’aéroport de Cointrin, il avait notamment conduit la cérémonie en hommage aux victimes du tristement célèbre vol Swissair 111, en 1998.
Jean-Pierre Zurn était de ces pasteurs dont le ministère s’incarne dans le réel. «On est au cœur de ce qu’on essaie de prêcher. Non du haut d’une chaire, mais dans la vie concrète», résumait-il dans les colonnes de la «Tribune de Genève», en 2004, alors qu’il évoquait son mandat d’aumônier au sein d’Agora, l’Aumônerie genevoise œcuménique auprès des requérants d’asile et des réfugiés. Il s’est éteint samedi 13 mai, à l’âge de 82 ans, des suites d’une maladie.
Né en 1940, cet enfant de la Servette, devenu pasteur de l’Eglise protestante de Genève (EPG), apprend le sens de l’engagement dans le scoutisme, avant de se lancer dans des études de théologie. Il dirigera le Centre universitaire protestant de 1977 à 1996, Agora de 1996 à 2004, tout en co-dirigeant de l’Atelier œcuménique et de théologie (AOT) de 1996 à 2007.
Ikea et Swissair 111
«Jean-Pierre était ancré dans l’Evangile et le militantisme pour les droits humains», se rappelle sa collègue aumônière Véronique Egger. L’homme ne gardait d’ailleurs pas sa langue dans sa poche dès lors qu’il s’agissait de s’élever contre les injustices. Pour preuve, ses nombreuses Opinions publiées dans «La Julie», où il dénonce le manque de solidarité à l’égard des étrangers et le sort «inhumain» réservé aux requérants d’asile déboutés.
Il prend encore la parole en 2005, à l’aube de sa retraite, lorsque le géant Ikea envisage de s’implanter à Vernier sur le terrain qu’occupe l’Agora. Menacées, ces terres permettent à de nombreuses familles de réfugiés logées aux Tattes de cultiver leur petit lopin de terre «en guise de thérapie», après les horreurs qu’ils ont souvent fuies.
En tant qu’aumônier de l’aéroport de Genève, dont la mission principale est précisément d’entourer les demandeurs d’asile retenus aux frontières, Jean-Pierre Zurn se retrouve également aux premières loges pour soutenir les proches endeuillés lors du crash du vol Swissair 111 en 1998. Il conduira alors le service funèbre en la cathédrale Saint-Pierre, en présence notamment du président de la Confédération Flavio Cotti.
Une cérémonie d’adieu a eu lieu vendredi 19 mai, au temple Saint-Gervais.