Xénophobie en Tunisie : retour au pays pour 75 camerounais
75 ressortissants camerounais vivant en Tunisie ont regagné le bercail très tôt ce matin. Ils ont bénéficié des mesures de rapatriement volontaire mis en place par les autorités à la faveur de la vague d’insécurité et de xénophobie contre les migrants subsahariens en Tunisie.
Ils ont atterri en matinée à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen à bord d’un vol de la compagnie Royal Air Maroc en provenance de Tunis, capitale de la Tunisie.
Accueillis par les responsables du ministère des relations extérieures en collaboration avec la mission de l’organisation internationale pour les migrations ( OIM) à Yaoundé, la Croix-Rouge camerounaise et les administrations techniques, ils ont été transférés sur un site d’hébergement temporaire. Ils seront pris en charge avant de retourner dans leurs différentes familles a renseigné le ministère des relations extérieures sur sa page Facebook.
Il s’agit selon la radio publique du premier contingent des 181 ressortissants camerounais en détresse en Tunisie. Ce retour intervient après la décision présidentielle de rapatrier ses compatriotes volontaires devant la montée des actes de racisme contre les migrants subsahariens en Tunisie.
Le 21 février dernier au cours d’une réunion de son conseil national de sécurité, le Président tunisien Kais Saied a fait une sortie violente contre les migrants africains dans son pays. Il a affirmé que leur présence était à l’origine des » violences, des crimes et d’actes inacceptables ». Le numéro un tunisien avait prescrit » des mesures urgentes » pour » faire face à l’arrivée en Tunisie d’un grand nombre de migrants clandestins en provenance d’Afrique Subsaharienne ».
Des propos qui ont mis le feu à la poudre chez ses sympathisants qui ont entrepris des actes de xénophobie et de racisme contre les migrants subsahariens. Une sortie condamnée de son côté par la communauté internationale ainsi que par de nombreux médias internationaux qui n’avaient pas hésité de traiter de »raciste et xénophobe » les propos de Kaid Saied.
Les autorités tunisiennes n’avaient pas tardé à réagir pour rejeter les accusations de xénophobie et de discrimination raciale portées contre leur pays. Elles ont estimé que leur pays est victime d’une campagne » orchestrée par certaines sources » visant à » ternir l’image » de la Tunisie au sein des instances régionales et internationales.
Il y a deux jours à Genève, le comité des nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale a lancé un solennel avertissement aux autorités tunisiennes pour faire cesser les » discours de haine raciste » en particulier vis à vis des ressortissants d’Afrique subsaharienne.
Avant le Cameroun, d’autres pays comme le Sénégal, la Guinée Conakry, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont déjà eu à rapatrier leurs ressortissants de la Tunisie.