Brexit: Accord entre Londres et l’UE sur le protocole nord-irlandais
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.LONDRES (Reuters) – Le Royaume-Uni et l’Union européenne ont annoncé lundi s’être entendus sur une révision du protocole nord-irlandais qui empoisonne leurs relations commerciales depuis le Brexit.
« Le nouvel accord favorisera des relations commerciales fluides entre le Royaume-Uni et l’UE », a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak lors d’une conférence de presse conjointe avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen à Londres.
L’accord vise à résoudre les tensions causées par les dispositions post-Brexit de 2020 régissant l’Irlande du Nord et sa frontière ouverte avec la République d’Irlande, membre de l’UE.
« Grâce à cet accord, il n’y aura pas de frontière en Mer d’Irlande », donc entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, a souligné Rishi Sunak, un point crucial pour convaincre les unionistes nord-irlandais de soutenir le protocole révisé.
Le chef du gouvernement britannique a précisé que le Parlement irlandais serait invité à se prononcer sur le nouveau protocole et qu’il pourrait aussi décider quelles lois européennes s’appliquent dans la province, même si Londres conservera un droit de veto.
Ursula von der Leyen a indiqué de son côté que la Cour européenne de justice conserverait le dernier mot sur tout litige commercial entre l’UE et le Royaume-Uni.
« Nous avons prévu des garde-fous importants pour que l’accord fonctionne », a déclaré la présidente de la Commission, saluant un accord qui, selon elle, « donnera satisfaction à tout le monde ».
« Le nouveau protocole respecte et protège nos marchés communs », a-t-elle insisté, rappelant la « ligne rouge » fixée par Bruxelles lors des négociations.
Le succès de cet accord dépendra en partie de la capacité de Rishi Sunak à convaincre le Parti unioniste démocratique (DUP) nord-irlandais de mettre fin à son boycott des accords de partage du pouvoir en Irlande du Nord, qui ont mis fin à trois décennies de violences dans la province.
Le chef du DUP, Jeffrey Donaldson, s’exprimant avant l’annonce de l’accord, a déclaré qu’il prendrait le temps d’examiner les détails avant de décider de l’accepter ou non.
Rishi Sunak aurait pu laisser l’impasse nord-irlandaise non résolue, mais des responsables à Londres et à Belfast affirment qu’il a voulu agir avant le 25e anniversaire de l’accord du Vendredi Saint et une possible visite du président américain Joe Biden.
Joe Biden, qui a souvent évoqué avec fierté ses racines irlandaises, s’est dit préoccupé par cette crise politique.
(Reportage de Sarah Young, Kate Holton et Elizabeth Piper ; version française Tangi Salaün et Augustin Turpin)