Décentralisation : Les balbutiements du système régional
Deux ans après leur mise sur pied, les conseils régionaux battent de l’aille sous le regard impuissant de l’autorité administrative
Dans son message à la nation le 31 décembre 2022, le Président Paul Biya évoquant la décentralisation, a indiqué qu’il fallait y aller de manière méthodique, presque étape par étape. Une sortie qui pourrait sonner comme un aveu d’échec du système de région implémenté au Cameroun depuis Janvier 2021. L’épisode de la région de l’Extrême-Nord en dit long. En effet 71 des 90 conseillers régionaux ont demandé au gouverneur Midjiyawa Bakari de convoquer le 16 janvier 2023 une session extraordinaire de l’Assemblée Régionale, à l’effet de destituer l’actuel Président Daniel Kalbassou.
Le président du conseil régional de l’Extrême-Nord est accusé de non-respect des délais de convocation des sessions ordinaires consacrées au vote du budget, le refus manifeste de collaborer avec les conseillers régionaux, la gestion partiale et intéressée des ressources de l’institution avec l’implication des membres de sa famille. Pour le journaliste Politique Eric Boniface Tchouakeu le cas de l’Extrême Nord est très loin d’être un cas isolé. Dans une chronique sur sa page facebook le 17 Janvier 2023 ; il pointe un doigt accusateur sur le pouvoir exécutif. « En théorie, les compétences des régions sont importantes notamment dans la promotion du développement socioéconomique, et culturelle dans leurs espaces géographiques.
Mais le niveau de transfert des ressources de l’État central vers ces entités afin de leur permettre d’accomplir leurs missions est encore très en deçà des prescriptions légales.
Dans ces conditions, il est difficile pour les Chefs des exécutifs régionaux et même leurs différentes assemblées de se déployer au mieux, en dépit de leur grande expérience relativement au parcours professionnel des hommes et femmes qui les animent.’’
Membres du collège électoral, les conseillers régionaux sont attendus dans les urnes le 12 Mars 2023 pour élire les sénateurs. C’est le branle-bas dans les états-majors des partis politiques qui rêvent d’avoir au moins un sénateur sur les 70 élus. Allez donc savoir dans quel état d’esprit nos conseillers régionaux vont à cette échéance électorale !?