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L’OCDE souligne un risque de récession dans les économies développées

par Leigh Thomas

PARIS (Reuters) – La croissance mondiale va ralentir davantage que prévu en raison des conséquences de la guerre menée par la Russie en Ukraine, la combinaison de l’inflation et de la crise énergétique risquant de provoquer une récession dans la plupart des économies développées, prévient lundi l’OCDE.

Si l’organisation basée à Paris s’attend toujours à ce que la croissance mondiale atteigne 3,0% cette année, elle ne la voit plus qu’à 2,2% en 2023, contre 2,8% lors de sa précédente prévision en juin.

L’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) se montre particulièrement pessimiste pour les pays européens, dont les économies sont les plus exposées à la crise provoquée par l’invasion russe en Ukraine, mais pas beaucoup plus optimiste pour les Etats-Unis.

La production mondiale devrait être de 2.800 milliards de dollars plus faible l’an prochain que ne le prévoyait l’OCDE avant le début de la guerre en Ukraine – soit l’équivalent du PIB de la France.

« La guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine a entraîné des perturbations supplémentaires sur les marchés des produits de base et a accentué la hausse des prix », a déclaré son secrétaire général, Mathias Cormann, lors d’une conférence de presse.

« La guerre, le poids des prix élevés de l’énergie et des denrées alimentaires ainsi que la politique de zéro Covid-19 en Chine impliquent que la croissance sera faible et l’inflation plus élevée et plus longue », a-t-il ajouté.

L’OCDE s’attend à ce que la croissance économique dans la zone euro passe de 3,1% cette année à 0,3% en 2023, ce qui laisse entendre que le groupe de 19 pays partageant la monnaie unique devrait passer au moins une partie de l’année prochaine en récession – qui se définit par deux trimestres consécutifs de contraction.

L’organisation prend ainsi acte d’une situation fortement dégradée depuis le quasi arrêt des livraisons de gaz naturel russe, alors qu’elle prévoyait encore au mois de juin une croissance de 1,6% dans la zone euro l’an prochain.

PRÉVISIONS SOMBRES POUR L’ALLEMAGNE, MOINS POUR LA FRANCE

Les prévisions sont très sombres pour l’économie allemande, très dépendante du gaz russe, dont l’OCDE s’attend à ce qu’elle se contracte de 0,7% en 2023, alors qu’elle était précédemment attendue en progression de 1,7%.

La France devrait mieux s’en sortir, avec une croissance positive attendue à 0,6% l’an prochain, soit tout de même 0,8 point de pourcentage de moins qu’elle ne l’était en juin, après 2,6% cette année (révisée à la hausse de 0,2 point).

L’OCDE prévient cependant qu’une aggravation de la crise énergétique pourrait réduire la croissance européenne de 1,25 point de pourcentage supplémentaire, et accroître l’inflation de 1,5 point, ce qui plongerait inévitablement la grande majorité des pays de la région en récession pendant toute l’année 2023.

Les Etats-Unis, qui n’ont pas le problème de dépendance aux hydrocarbures russes, devraient aussi voir leur économie ralentir sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt décidée par la Réserve fédérale pour lutter contre l’inflation. Si la croissance de la première économie mondiale devrait encore atteindre 1,5% en 2022, elle pourrait glisser à 0,5% l’an prochain.

L’OCDE reste confiante pour l’économie chinoise en 2023, toujours attendue en hausse de 4,9%. Elle a en revanche abaissé sa prévision à 3,2% cette année, contre 4,4% auparavant, en raison des confinements imposés par Pékin à plusieurs grandes villes dans le cadre de sa politique de « zéro COVID ».

Malgré cette conjoncture difficile, l’OCDE juge nécessaire la poursuite de la remontée des taux pour juguler l’inflation et s’attend à ce qu’ils dépassent 4% l’an prochain dans la plupart des économies développées.

L’organisation invite par ailleurs les gouvernements qui ont mis en place des boucliers pour limiter l’impact de l’inflation sur les ménages et les entreprises à privilégier des mesures temporaires ciblant les plus fragiles pour ne pas alourdir le poids de la dette publique.

(Reportage de Leigh Thomas, version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)

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