Le rebond technique en Europe se poursuit mais le risque d’une récession inquiète
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street est attendue en légère baisse mardi, tandis que les Bourses européennes poursuivent à mi-séance leur rally de cinq jours consécutifs à la faveur notamment de la progression des valeurs défensives et minières mais les inquiétudes sur une éventuelle récession limitent les gains.
Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,06% pour le Dow Jones, de 0,10% pour le Standard & Poor’s 500 et de 0,12% pour le Nasdaq.
À Paris, le CAC 40 prend 0,37% à 6.594,36 vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,6% et à Londres, le FTSE s’adjuge 0,58%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,31%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro 0,4% et le Stoxx 600 0,32%.
« Une grande partie de ce (rally) repose sur des aspects techniques et dynamiques, mais les fondamentaux n’ont pas changé », commente Seema Shah, stratège chez Principal Global Investors, soulignant notamment la détérioration de plusieurs données économiques.
L’enquête de l’institut d’études économiques ZEW publiée mardi montre que le sentiment des investisseurs en Allemagne s’est encore dégradé depuis le début du mois d’août avec un indice en repli à -55,3 alors que la première économie d’Europe est déjà au bord de la récession.
Au Royaume-Uni, le marché du travail a commencé à décélérer au deuxième trimestre, tandis que l’inflation ampute les salaires, selon les statistiques officielles publiées mardi.
Alors que le produit intérieur brut (PIB) britannique s’est contracté de 0,1% au deuxième trimestre, les chiffres de la deuxième estimation de la croissance en zone euro sont particulièrement attendus mercredi et incitent également à la prudence.
LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET
Walmart gagne 3,5% dans les échanges en avant-Bourse après avoir annoncé mardi tabler désormais sur une baisse de son bénéfice annuel moins forte qu’anticipé auparavant, les promotions et la baisse des prix des carburants lui ayant permis de dépasser les attentes sur le trimestre clos fin juillet.
Home Depot perd en revanche 1,5% en avant-Bourse, le géant du bricolage et de l’aménagement ayant simplement confirmé ses prévisions annuelles et fait état d’une baisse de 3% des transactions dans ses magasins au deuxième trimestre.
VALEURS EN EUROPE
Les matières premières (+2,81%) et les secteurs défensifs comme ceux des télécoms (+1,33%) et des services aux collectivités (« utilities ») (+0,97%) affichent l’une des meilleures progressions du Stoxx 600 paneuropéen.
Le premier compartiment profite des bons résultats publiés par le géant minier BHP, dont l’action cotée à Londres prend 4,63%.
Le spécialiste de la livraison des repas Delivery Hero (+7,29%) est lui tiré par sa prévision de croissance du troisième trimestre, tandis que le joaillier Pandora et le fabricant de prothèses auditives Sonova refluent respectivement de 1,99% et 13,9% après la publication de leurs résultats trimestriels.
Hors publication de comptes, Philips avance de 4,28% après l’annonce inattendue du remplacement de son directeur général Frans van Houten par Roy Jakobs, responsable des activités Connected Care du groupe, tandis que la firme britannique de cybersécurité Darktrace bondit de 23,14% après avoir engagé des discussions avec la société américaine de capital-investissement Thoma Bravo.
CHANGES
Les craintes d’une récession soutiennent le dollar, qui a touché mardi un plus haut depuis le 8 août face aux autres grandes devises. Le billet vert gagne 0,27% à mi-séance.
L’euro, en repli de 0,3%, se traite à 1,013 dollar.
TAUX
Sur le marché obligataire, les rendements varient peu: celui du Bund allemand à dix ans, référence en zone euro, prend un peu plus de deux points de base à 0,92% et celui des bons du Trésor américain de même échéance est quasiment inchangé à 2,793%.
PÉTROLE
Les cours pétroliers, qui ont perdu environ 3% lundi, refluent encore mardi dans la crainte d’une dégradation de la demande au regard des derniers indicateurs économiques chinois et dans l’attente d’un éventuel accord sur le nucléaire iranien qui pourrait permettre à Téhéran de reprendre ses exportations de brut.
Le baril de Brent cède 0,65% à 94,48 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,29% à 89,15 dollars.
(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)