Amnesty accuse l’Ukraine de mettre en danger les civils, Kyiv s’insurge
KYIV (Reuters) – L’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty International, a accusé jeudi l’Ukraine de mettre en danger la vie des populations civiles en déployant des troupes dans des quartiers d’habitation dans le cadre de sa guerre contre la Russie.
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Kyiv s’est insurgé contre un rapport qui participe selon lui de la propagande de Moscou. Le président ukrainien Volodimir Zelensky a reproché à l’ONG de « tenter de faire basculer la responsabilité de l’agresseur vers la victime ».
Des employés d’Amnesty ont vu des soldats ukrainiens « établir des bases et utiliser des systèmes d’armement dans des zones résidentielles habitées, notamment des écoles et des hôpitaux », durant plusieurs visites effectuées sur la ligne de front dans l’est et le sud de l’Ukraine entre avril et juillet, dit le rapport d’Amnesty International.
« Nous avons réuni des informations sur de nombreux cas où les forces ukrainiennes ont mis en danger des civils et violé les lois de la guerre en opérant dans des zones habitées », a déclaré Agnès Callamard, la secrétaire générale d’Amnesty, citée dans un communiqué.
« Le gouvernement ukrainien doit immédiatement prendre les mesures nécessaires pour placer ses forces loin des zones habitées, et pour évacuer les civils dans les zones où l’armée mène des opérations », a-t-elle ajouté.
Dans un message vidéo quotidien, Volodimir Zelensky a déclaré qu’Amnesty International tentait « d’amnistier » l’Etat terroriste – la manière dont le dirigeant ukrainien fait souvent référence à la Russie.
Plus tôt dans la journée, des membres de son gouvernement avaient déjà exprimé la colère de Kyiv.
« Quant il n’y a aucune analyse des actions de l’ennemi dans un texte sur les activités des forces armées ukrainiennes, c’est comme étudier les actions de la victime sans prendre en compte les actions d’un violeur armé », a déclaré la vice-ministre de la Défense, Hanna Malyar.
Le conseiller à la présidence Mykhaïlo Podolyak a accusé Amnesty de « participer à la campagne russe de désinformation et de propagande ».
A Reuters, il a déclaré que l’Ukraine respectait les lois de la guerre et le droit humanitaire international et « prenait toutes les mesures » pour évacuer les civils des zones de combat.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitro Kouleba, s’est dit « indigné » par le rapport, exhortant Amnesty à « cesser de créer une fausse réalité ».
(Reportage Max Hunder, version française Jean-Stéphane Brosse, édité par Jean-Michel Bélot et Jean Terzian)
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