A Irpin, Macron salue l’héroïsme du peuple ukrainien
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Emmanuel Macron a dit son « respect » et son « admiration » pour le « courage » du peuple ukrainien face à l’armée russe, jeudi lors d’une visite à Irpin, ville « héroïque » des environs de Kyiv portant « les stigmates de la barbarie » où le chef de l’Etat français a assuré l’Ukraine de son soutien « sans ambiguïté ».
Le président français a entamé dans la matinée une visite hautement symbolique en Ukraine avec le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du Conseil italien Mario Draghi et le président roumain Klaus Iohannis, pour afficher la solidarité des Européens envers l’Ukraine. Après Irpin, les quatre dirigeants devaient regagner Kyiv pour un entretien avec le président ukrainien Volodimir Zelensky au palais Marinsky.
Les quatre hommes ont arpenté les rues d’Irpin accompagnés de responsables ukrainiens, au milieu de façades d’immeubles partiellement détruits par les combats.
La ville, 62.000 habitants avant la guerre déclenchée par Moscou le 24 février, située à une vingtaine de kilomètres de Kyiv, a été occupée par les forces russes pendant un mois avant d’être libérée par l’armée ukrainienne à la fin mars.
Des cadavres de dizaines de civils y ont été retrouvés. L’Ukraine accuse la Russie d’y avoir commis des crimes de guerre à grande échelle, ce que Moscou dément.
« C’est ici que, entre autres, que les Ukrainiennes, les Ukrainiens ont arrêté l’armée russe qui descendait sur Kyiv, donc il faut se représenter l’héroïsme de l’armée, mais aussi de de la population ukrainienne, et à côté de cela, vous avez aussi les traces, les stigmates de la barbarie », a déclaré Emmanuel Macron en s’adressant à la presse.
« Vous êtes ici (…) à côté de plusieurs autres villes où des massacres ont été perpétrés, où nous avons les premières traces de ce qui sont des crimes de guerre », a-t-il ajouté, rappelant que des experts, gendarmes et magistrats français coopéraient « très fortement » avec les autorités ukrainiennes « pour que les crimes de guerre puissent être jugés ».
« Vouloir détruire la vie, détruire les écoles sur le sol européen, il n’y a pas d’autre terme (que la barbarie). Après, il y a d’autres mots qui sont qualifiés juridiquement et qui doivent l’être par des magistrats. Nous le ferons », a-t-il dit.
Face aux critiques reprochant à Paris ou Berlin de trop ménager Moscou, Emmanuel Macron a également fait valoir que la France et l’Europe s’étaient tenus « dès le début » au côté de Kyiv en lui fournissant une aide militaire et financière.
« Il y a aussi le soutien politique, c’est ce que nous avons voulu faire en venant ici à quatre, pour à la fois nous rendre compte et témoigner de notre respect et de notre admiration pour le courage » du peuple ukrainien, a-t-il ajouté.
« Nous continuerons ce soutien dans la durée sous toutes ses formes. (…) J’ai toujours été constant. La France est au côté de l’Ukraine depuis le premier jour », a dit le chef de l’Etat, démentant toute mésentente avec Volodimir Zelensky.
« Aujourd’hui, il faut que l’Ukraine puisse résister et l’emporter. (…) Nous sommes aux côtés des Ukrainiens et des Ukrainiennes sans ambiguïté », a déclaré Emmanuel Macron.
(Sophie Louet, Jean-Stéphane Brosse)