Les actions attendues en baisse en attendant l’inflation aux USA
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse vendredi à l’ouverture au lendemain des annonces de la Banque centrale européenne, qui a confirmé le durcissement de sa politique monétaire, et avant la publication très attendue des chiffres de l’inflation américaine.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait perdre 0,74% à l’ouverture, le Dax à Francfort reculerait de -0,8%, le FTSE à Londres de -0,79% et l’EuroStoxx 50 de-0,81%.
Les principaux indices de la zone euro ont largement creusé leurs pertes jeudi après l’annonce par la BCE de son intention de cesser au 1er juillet sa politique d’achats d’obligations sur les marchés et de relever ses taux en juillet d’un quart de point en précisant qu’elle n’excluait pas une hausse plus importante en septembre si l’inflation ne ralentit pas.
« Les actions mondiales ont été sous pression après que la BCE a présenté ses orientations, et Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a souligné les risques d’inflation à la hausse », ont déclaré les analystes d’ANZ.
« Et avec des prix de l’énergie toujours élevés, il n’est pas encore clair que l’inflation a atteint un pic. Les orientations et les actions politiques de la Réserve fédérale pourraient par ailleurs devoir être plus ‘hawkish’ plus longtemps », ont-ils ajouté.
L’autre grand rendez-vous de la semaine pour les marchés aura lieu à 12h30 GMT avec la publication par le département du Travail des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, que le consensus Reuters attend en hausse de 8,3% en rythme annuel, comme en avril.
L’indice « core CPI » devrait revenir à 5,9% en rythme annuel selon le consensus, ce qui marquerait un ralentissement par rapport à +6,2% du mois précédent mais un rythme encore bien supérieur à l’objectif de la Fed.
A WALL STREET
La Bourse de New York a fini en baisse jeudi, les investisseurs se montrant prudents avant la publication de l’inflation en mai.
L’indice Dow Jones a cédé 1,94% à 32.272,79 points, le S&P-500 a perdu 2,38% à 4.017,82 points et le Nasdaq Composite a reculé de 2,75% à 11.754,23 points.
Les onze principaux secteurs du S&P 500 ont terminé dans le rouge, le secteur des services de communications (-2,75%) et celui de la technologie (-2,72%) ayant accusé les plus fortes baisses.
Apple et Amazon ont abandonné 3,6% et 4,15% respectivement, contribuant nettement à la baisse du S&P-500 et du Nasdaq.
Ajoutant à la nervosité, le rendement des emprunts d’Etat américain à dix ans a grimpé à son plus haut niveau depuis le 11 mai, à 3,073%.
EN ASIE
Après cinq séances consécutifs dans le vert, l’indice Nikkei à Tokyo perd -1,37%, sous le seuil de 28.000 points, dans le sillage de Wall Street.
A contrario, la tendance est positive en Chine où les marchés actions profitent du retour des investisseurs étrangers. Le CSI 300 avance de 0,61% et le SSE de Shanghaï de 0,74%.
TAUX
Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est en légère hausse à 3,0512%.
A la suite des annonces de la BCE, le rendement du Bund allemand à dix ans est grimpé jeudi à 1,470%, son niveau le plus élevé en huit ans. Son équivalent italien a bondi de 22 points de base et atteint en séance un pic depuis octobre 2018, à 3,717%.
CHANGES
L' »indice dollar », qui mesure les variations de la devise américaine contre un panier d’autres monnaies de référence, recule de -0,12%. <
L’euro reprend quelques couleurs face au dollar (+0,23%) après avoir chuté la veille de 0,93% et atteint un creux de plus de deux semaines à 1,0609 en réaction aux annonces de la BCE.
Si l’institution de Francfort s’est engagée à relever ses taux pour au moins les deux prochaines réunions, l’ampleur de la hausse en septembre est incertaine et Christine Lagarde a évoqué le risque de fragmentation des marchés obligataires de la zone euro, c’est à dire la divergence des coûts de financement entre les pays les plus endettés, comme l’Italie, et les pays jugés les sûrs, comme l’Allemagne.
« Nous savons que l’assouplissement quantitatif est en train de disparaître, mais ils ont eux-mêmes commencé à lancer l’idée d’un plan d’urgence spécial pour lutter contre le risque de fragmentation. Le marché espérait un peu plus de clarté. L’absence de tout détail est une déception », a déclaré jeudi Huw Roberts, responsable de recherches chez Quant Insight.
PÉTROLE
Les cours pétroliers sont en baisse, les craintes liées aux nouvelles mesures contre le COVID-19 en Chine l’emportant sur la forte demande en provenance des Etats-Unis.
Le Brent recule de -0,43% à 122,54 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) cède -0,34% à 121,1 dollars.
(édité par XX)