Le repli de Wall Street devrait peser sur les Bourses en Europe
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en baisse jeudi à l’ouverture dans le sillage de Wall Street où les chiffres toujours élevés de l’inflation américaine n’ont pas rassuré les investisseurs sur le durcissement monétaire de la Réserve fédérale.
Les premières indications disponible indiquent un recul de 2,24% pour le CAC 40 parisien et pour le Dax à Francfort, de 1,44% pour le FTSE à Londres et de 2,46% pour l’EuroStoxx 50.
Les places boursières européennes, après avoir hésité, ont fini dans le vert mercredi mais la clôture négative de Wall Street devrait amener les investisseurs à reconsidérer leurs interprétations des chiffres de l’inflation aux Etats-Unis.
La hausse des prix à la consommation aux Etats-Unis a certes ralenti le mois dernier mais pas autant qu’attendu et leur hausse en rythme annuel reste élevé à 8,3%. L’indice « core CPI », qui exclut l’énergie et l’alimentation, a même accéléré avec une hausse de 0,6% sur un mois après +0,3% en mars.
Ces données, contrastées, ne devraient pas permettre à la Réserve fédérale de revoir à la baisse le rythme du resserrement en cours de sa politique monétaire, estiment les analystes.
« Nous sommes maintenant bien embarqués pour au moins deux hausses de taux de 50 points de base. Pour les marchés actions, c’est vraiment la fin de l’argent gratuit », a déclaré Damian Rooney chez le courtier Argonaut.
La publication à 12h30 GMT des prix à la production aux Etats-Unis devraient aussi nourrir le débat autour de la politique monétaire américaine.
LES VALEURS A SUIVRE :
A WALL STREET
A la Bourse de New York, l’indice Dow Jones a cédé mercredi 1,02% à 31.834,11 points, le S&P-500 a perdu 1,65%, à 3.935,18 points et le Nasdaq Composite a reculé de 3,18% à 11.364,24 points.
Le S&P-500 affiche désormais une baisse de 18% par rapport à son record de clôture du 3 janvier dernier. Le Dow Jones a lui enregistré sa cinquième séance consécutive dans le rouge, une série inédite depuis mi-février.
L’action Apple a chuté de 5,2%, premier contributeur à la baisse du Nasdaq et du S&P-500. Il cède la place de première capitalisation boursière au monde à Saudi Aramco, le géant pétrolier, qui a bénéficié de la flambée des cours du brut, affichant une capitalisation d’environ 2.426 milliards de dollars et Apple de 2.371 milliards.
Les contrats à terme suggèrent pour le moment une ouverture stable de Wall Street.
EN ASIE
Dans le sillage de Wall Street, le Nikkei cède 1,4% à Tokyo.
Aux valeurs, le constructeur automobile Toyota perd 0,65% après avoir dit anticiper un recul de son bénéfice annuel à cause de l’envolée des coûts des matières premières..
En Chine, l’indice composite de la Bourse de Shanghai avance de 0,14% et le CSI 300 des grandes capitalisations est peu changé à -0,05%.
TAUX
Le rendement des Treasuries à dix ans recule légèrement à 2,8913% après avoir atteint plus tôt un creux de deux semaines à 2,862%.
Il enchaîne ainsi sa quatrième séance consécutive de repli, ce qui pourrait indiquer que les investisseurs « s’inquiètent moins de l’inflation que d’un ralentissement de l’économie en général », a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.
CHANGES
L’indice dollar, qui mesure les variations du billet contre un panier de devises, gagne 0,19%, proche d’un pic de 20 ans, après les chiffres de l’inflation aux Etats-Unis.
L’euro évolue peu face au billet vert, à 1,051 dollar.
PÉTROLE
Les cours pétroliers reculent en raison là aussi des inquiétudes économiques et des craintes de récession.
Le Brent perd 1,4% à 106 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 1,49% à 104,13 dollars.
(Rédigé par Laetitia Volga, édité par XX)
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