Le Cameroun dans la lutte contre le poliovirus
Du 31 mars au 02 avril 2022, le programme élargie de vaccination du Cameroun a réuni les responsables des structures du ministère de la santé , les responsables des unités de communication des sectoriels, les membres de la société civile ainsi que les partenaires au développement autours d’un atelier dans le but de l’élaboration des supports et outils de communications de masses ainsi que des kits de plaidoyers pour la lutte contre le poliovirus.
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le 18 juin 2020 la commission de certification pour l’Afrique avait déclaré le Cameroun « libre de la circulation du poliovirus sauvage » (PVS), ce qui était perçu comme un grand espoir d’autant plus que la même année l’OMS célébrait l’éradication du poliovirus sauvage en Afrique. Ainsi dans un rapport publié le 25 aout 2020 par ONU info, la directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique pouvait déclarer « l’éradication du poliovirus sauvage marque un jalon important pour l’Afrique. Les générations futurs d’enfants africains pourront désormais vivre sans craindre une contamination par le poliovirus sauvage ». Sauf que, cette célébration sera très vite écoutée par l’isolement en 2021, d’une nouvelle souche de poliovirus au Cameroun. Il s’agit en effet du poliovirus dérivé circulent de type2 (PVDVc2) qui est aussi virulent que le poliovirus sauvage. Celui-ci étant déjà présent dans plusieurs pays voisins à l’instar du Tchad, de la République Centrafricaine et du Nigeria.
En raison des conséquences désastreuses de ce poliovirus sur les enfants et particulièrement ceux de la tranche d’âge de 0 à 5 ans, le gouvernement camerounais envisage une campagne nationale de riposte à cette épidémie. l’objectif de cette campagne est de stopper la propagation du poliovirus dérivé circulant de type 2 et de renforcer la protection des enfants contre cette maladie. Celle-ci se déroulera en deux phases au mois d’avril et au mois de juin ; et sera synchronisée à celle des autres pays de la sous région Afrique centrale. Rapporte Claudel TCHINDA, celcom minsanté, dans un rapport publié le 4 avril 2022 sur le site du ministère de la santé publique du Cameroun. Suivant les stratégies élaborées pour ce plan de riposte, les vaccinateurs vont se déployer de porte à porte dans les ménages, dans les marchés, les églises, les chefferies etcs où ils vont administrer du vaccin polio-oral aux enfants de 0-5 ans ainsi qu’un déparasitant pour les enfants de cette même tranche ; par la même occasion les enfants de 6 à 59 mois seront supplémentés en vitamines.
La poliomyélite est une maladie causée par des souches de poliovirus. Elle se transmet par les selles ou les secrétions venant du nez et de la gorge de la personne infecté ; elle peut également être attrapée en buvant de l’eau et des aliments contaminés. Les manifestations les plus observées sont la fièvre, les nausées, vomissement et malaises généralisés. Par ailleurs les complications entrainent des problèmes respiratoires, des paralysies flasques et aigüe le plus souvent irréversibles des membres et même la mort. Il n’existe pas de traitement et seul le vaccin permet de prévenir de la maladie. On distingue 3 souches de poliovirus sauvage, notamment les souches de type 1, type 2, type 3 qui sont identiques du point de vue symptomatique en ce sens qu’ils causent des paralysies ; mais présentent des points différents sur le plan génétique et virologique. Selon le rapport de l’OMS Cameroun publié le 19 juin 2020, deux des trois souches ont été éradiquées dans le monde dont le type 2 en 2015 et le type 3 en 2019. Seul le type 1 reste endémique en Afghanistan et au Pakistan. Depuis l’attestation déclarant l’Afrique exempt de poliovirus sauvage en 2020, les poliovirus dérivés circulant sont les formes touchant aujourd’hui la région africaine. Ces virus sont dérivés des souches vaccinales, parmi lesquelles les poliovirus dérivés circulant de types 2 (PVDVc2) sont les plus répandues avec 959 cas confirmés dans le monde en 2020.
Le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) a permis d’éradiquer la quasi-totalité du poliovirus sauvage dans le monde, mais l’insuffisance de taux de vaccin dans certaines régions a conduit à la mutation du virus vaccin en poliovirus dérivé circulant. En effet lorsque le VPO est administré, le virus vaccin atténué offre une meilleure immunité dans les intestins ou se reproduit le poliovirus. Ce virus vaccin est excrété dans les selles et dans la communauté où l’assainissement est de mauvaise qualité, il peut se propager d’une personne à l’autre et de ce fait contribuer à protéger la communauté. Mais dans les communautés où les taux de vaccinations sont faibles, lorsque le virus se propage d’un enfant vacciné à un autre enfant non vacciné sur une longue période, il peut muter et prendre une forme pouvant entrainer des paralysies tout comme le poliovirus sauvage. Le poliovirus muté peut se propager dans les communautés, conduisant au poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale (PVDVc). Les PVDVc étant dus à des doses de vaccins insuffisantes, la vaccination reste le seul moyen de prévenir la maladie et de limiter sa propagation. Ainsi, le gouvernement camerounais à la suite de l’OMS appelle à la collaboration des parents qui jusqu’ici sont retissant pour la bonne marche de cette riposte.