Grève illimitée des magistrats au Tchad
Au cours d’une assemblée générale tenue lundi au palais de justice de la capitale N’Djaména, les magistrats tchadiens ont décidé d’observer une grève illimitée dans toutes les juridictions du pays, pour protester contre l’insécurité dont ils souffrent.
A l’appel de leurs deux syndicats, les magistrats ont déjà cessé le travail la semaine dernière pendant trois jours pour dénoncer « la récurrente insécurité en milieu judiciaire en général et celle des magistrats en particulier ».
La dernière en date des agressions contre les magistrats est survenue le 14 mars, quand Moussa Hissein Abdoulaye, juge de paix de Mao, dans la province du Kanem (ouest), a été attaqué à son domicile par un groupe de personnes qui l’ont roué de coups de bâton, lui fracturant un bras, rappellent des observateurs locaux.
Le juge a été évacué vers N’Djaména, et ses agresseurs ont été arrêtés, selon les mêmes sources.
Les deux syndicats ont demandé à tous les magistrats exerçant dans la ville de Mao de « regagner dans l’immédiat » N’Djaména, alors que l’assemblée générale extraordinaire, tenue ce lundi, a décidé de durcir le mouvement de protestation.
En juin 2021, les magistrats tchadiens avaient observé une grève de plusieurs jours, après que le procureur de la République près le tribunal d’Oum Hadjer, dans le nord du pays, a été abattu au sein du palais de justice. Ils avaient exigé aux autorités de transition de garantir leur libre circulation, ainsi que l’inviolabilité de leurs domiciles et leurs personnes.