L’Onu redoute une famine de masse au Yémen
Les Nations unies cherchent à réunir mercredi plus de quatre milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) pour le Yémen, déchiré par la guerre, pour lequel les fonds se sont taris avant même que l’attention du monde ne se tourne vers l’Ukraine.
Plus de 17 millions de personnes au Yémen ont besoin de l’aide alimentaire, un chiffre qui pourrait passer à 19 millions dans la deuxième moitié de l’année, ont indiqué les agences des Nations unies.
« Bien que l’Ukraine nécessite, à juste titre et de manière compréhensible, notre attention et nos efforts, nous ne pouvons pas abandonner les autres pays en crise », a déclaré Carl Skau, un responsable du ministère suédois des Affaires étrangères.
Le sous-secrétaire général de l’Onu chargé des affaires humanitaires et de la coordination des services de secours, Martin Griffiths, a déclaré que les agences d’assistance étaient déjà contraintes de réduire ou d’arrêter l’aide alimentaire, sanitaire ainsi que d’autres aides vitales au Yémen, où l’économie et les services de base se sont effondrés au cours de la guerre.
« Pour cette année, les besoins s’élèvent à près de 4,3 milliards de dollars », a-t-il dit.
Le prix des denrées alimentaires, qui a déjà doublé l’an dernier en raison d’un blocus imposé par la coalition sous commandement saoudien qui combat les rebelles Houthis, devrait encore augmenter, un tiers des approvisionnements en blé du pays provenant d’Ukraine et de Russie.
En 2020, l’Onu n’a reçu qu’un peu plus de la moitié des 3,4 milliards de dollars nécessaires. L’an dernier, 2,3 milliards de dollars ont été collectés auprès des donateurs.
(Reportage Ghaida Ghantous à Dubaï et les équipes au Yémen; version française Camille Raynaud)