Les investisseurs rattrapés par le doute sur l’Ukraine
À l'heure de l'intelligence artificielle, l'accès à des faits vérifiables est crucial. Soutenez le Journal Chrétien en cliquant ici.Les Bourses européennes reculent à mi-séance lundi, le rebond du début de journée fondé sur l’espoir d’un sommet Biden-Poutine consacré à l’Ukraine n’ayant pas résisté au scepticisme affiché par Moscou et aux nouvelles en provenance de l’est ukrainien.
Les marchés américains, eux, resteront fermés, la journée étant fériée aux Etats-Unis pour le Presidents’ Day.
À Paris, le CAC 40 perd 1,31% à 6.838,72 points vers 11h50 GMT alors qu’il gagnait plus de 0,8% en début de séance. À Londres, le FTSE 100 cède 0,1% et à Francfort, le Dax abandonne 0,77%.
L’indice EuroStoxx 50 est en baisse de 1,27%, le FTSEurofirst 300 de 0,55% et le Stoxx 600 de 0,81%.
Ils avaient tous commencé la séance dans le vert après l’annonce de l’accord de principe des présidents américain et russe à la tenue d’un sommet. Mais les déclarations russes suggérant que la rencontre est loin d’être acquise les a fait basculer dans le rouge et les contrats à terme sur les grands indices américains ont suivi le mouvement.
Ce regain de prudence se justifie aussi par la montée continue de la tension dans l’est de l’Ukraine et de l’autre côté de ses frontières, comme l’a illustré l’annonce par une agence de presse russe citant les services de renseignement de Moscou de la destruction d’un poste-frontière par un obus venant d’Ukraine.
« Les échanges diplomatiques de lundi entre la Russie, l’Ukraine et l’OSCE peuvent encore donner des résultats diplomatiques, tout comme la rencontre prévue cette semaine entre Lavrov et Blinken », expliquent les stratèges d’UBS Global Wealth Management dans une note. « Mais une percée durable est peu probable au vu des concessions importantes exigées par la Russie. »
Les premiers résultats des enquêtes mensuelles PMI d’IHS Markit, qui reflètent une nette accélération de l’activité en Europe, n’ont pas suffi à rendre le moral des investisseurs.
VALEURS EN EUROPE
Alors que la quasi-totalité des grands secteurs de la cote européenne étaient en hausse en début de matinée, celui de la santé, l’un des plus défensifs, est désormais le seul à évoluer en territoire positif (+0,1%). Le recul le plus marqué est pour celui des hautes technologies, qui perd 2,01%.
Le néerlandais Prosus abandonne 4,77% après la chute de plus de 5% subie par le chinois Tencent, dont il est un grand actionnaire, en réaction aux craintes d’un nouveau resserrement de l’encadrement du secteur par Pékin.
Faurecia perd 4,29% après la publication de ses résultats annuels et de ses prévisions pour cette année, jugées décevantes par certains analystes.
Worldline abandonne 0,55% après l’annonce officielle de négociations exclusives avec Apollo en vue de la cession de sa division de terminaux de paiement.
Credit Suisse recule de 1,91% après les informations publiées par un consortium de médias selon lesquelles la banque a hébergé des fonds d’origine criminelle ou illicite sans alerter les autorités concernées. Le groupe a démenti dimanche toute activité illicite répréhensible.
TAUX
Les rendements obligataires européens, qui étaient orientés en hausse en début de séance, sont désormais revenus à l’équilibre, à 0,199% pour le Bund allemand à dix ans et 0,696% pour l’OAT française de même échéance.
CHANGES Sur le marché des changes, le dollar cède un peu de terrain face aux autres grandes devises (-0,14%). L’euro a toutefois réduit ses gains et se traite autour de 1,1350 dollar après avoir atteint 1,1390.
PÉTROLE
Le marché pétrolier connaît une séance en dents de scie, les investisseurs restant tiraillés entre le risque de voir le conflit autour de l’Ukraine tirer les cours à la hausse et la possibilité d’un accord sur le nucléaire iranien, qui pourrait augmenter l’offre mondiale.
Le Brent gagne 0,34% à 93,86 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,49% à 91,52 dollars.
Mais tous deux ont auparavant affiché des hausses et des baisses de près d’un dollar.
OR
Le cours de l’once d’or, très sensible depuis plusieurs jours aux nouvelles concernant l’Ukraine, est en légère baisse de 0,05% à 1.896,86 dollars après avoir atteint en tout début de journée son plus haut niveau depuis juin à 1.908,03.