Nette baisse en vue en Europe après les « minutes » de la Fed
par Laetitia Volga
PARIS (Reuters) – Les principales Bourses européennes sont attendues en nette baisse jeudi à l’ouverture dans le sillage de Wall Street la veille, à la suite du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale indiquant que la banque centrale pourrait commencer à relever ses taux plus que tôt que prévu.
D’après les premières indications disponibles, le CAC 40 parisien pourrait perdre 1,74% à l’ouverture, le Dax à Francfort reculerait de 1,66%, le FTSE à Londres de 1,48% et l’EuroStoxx 50 de 1,95%.
Dans les « minutes » de la réunion de décembre publiées mercredi, la Fed indique qu’elle pourrait être amenée à relever ses taux plus tôt que précédemment envisagé et à commencer à réduire son bilan compte tenu d’un marché de l’emploi « très tendu » et du niveau élevé de l’inflation.
« Certains participants ont noté qu’il pourrait être approprié de commencer à réduire la taille du bilan de la Réserve fédérale relativement peu de temps après avoir commencé à augmenter le taux des fonds fédéraux », est-il écrit dans le compte-rendu de la banque centrale.
L’institution avait annoncé le 15 décembre qu’elle mettrait fin dès mars à ses achats d’obligations sur les marchés et avait ouvert la voie à trois hausses de taux d’ici la fin 2022.
« Ce qui semble avoir effrayé les marchés, ce sont les discussions sur la réduction du bilan (…) en suscitant des inquiétudes quant au resserrement des conditions de liquidité », a déclaré Michael Hewson chez CMC Markets.
« Le fait de parler d’un changement de politique reste éloigné de sa mise en oeuvre. Il serait surprenant que la Fed commence à réduire la taille de son bilan si peu de temps après la fin de son programme d’achat d’obligations. Cela suggérerait un certain degré de panique à un moment où les pressions inflationnistes commencent à montrer des signes précoces d’apaisement », a poursuivi l’analyste dans une note.
A WALL STREET
Après la publication des « minutes » de la Fed considérée plus « hawkish » que prévu, le S&P 500 et le Nasdaq ont rapidement accentué leur repli tandis que le Dow Jones s’est retourné à la baisse.
Ce dernier, qui avait atteint un nouveau record en séance, a finalement cédé 1,07% à 36.407,11 points. Le S&P-500 a perdu 1,94% à 4.700,58 points, sa plus forte baisse journalière depuis le 26 novembre, et le Nasdaq Composite a reculé de 3,34% à 15.100,17 points, sa plus mauvaise performance depuis février.
Les contrats à terme indiquent pour le moment une ouverture en baisse de 0,3% à 0,5%.
EN ASIE
L’indice Nikkei à Tokyo a chuté de 2,88%, les investisseurs ayant délaissé les valeurs de croissance aux valorisations tendues après le compte rendu de dernière réunion de la Réserve fédérale américaine.
La tendance baissière à l’oeuvre également en Chine est atténuée par l’annonce d’une accélération de la croissance dans le secteur des services
L’indice CSI300 recule de 0,99% et l’indice SSEC composite de Shanghai perd 0,21%.
TAUX
Le ton plus restrictif de la banque centrale américaine pousse les rendements du Trésor vers de nouveaux plus hauts. Celui du dix ans prend encore près de trois points de base à 1,7317%, au plus haut depuis avril dernier, et le deux ans gagne 3,4 points à 0,8636%, évoluant à son plus haut niveau depuis mars 2020.
« Après avoir tergiversé pendant des mois sur le début de la réduction progressive des achats d’obligations sur les marchés, la Fed a rapidement changé de thème pour passer à un ‘tapering’ plus rapide et à des hausses de taux plus nombreuses et plus rapides », a déclaré Philip Marey chez Rabobank.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar avance très légèrement face à un panier de devises de référence et l’euro se traite autour de 1,13 dollar,.
PÉTROLE
Les cours du pétrole sont en baisse après l’annonce par l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) d’une augmentation des stocks d’essence de plus de 10 millions de barils aux Etats-Unis la semaine dernière, la plus forte augmentation hebdomadaire depuis avril 2020, alors que le consensus Reuters tablait sur une hausse de 1,8 million de barils.
« La demande s’est effondrée, ce qui suggère une prudence en matière de voyages à la suite de la montée en flèche du variant Omicron. Ces craintes sont susceptibles de persister pendant quelques semaines encore », a déclaré Caroline Bain, économiste en chef en matières premières chez Capital Economics
Le baril de Brent perd 0,94% à 80,04 dollars et le brut léger américain 0,95% à 77,11 dollars.
(édité par Blandine Hénault)